Bon, vous me direz, ça n'a rien à voir avec l'Océanie. Mais le profil religieux de Sarah Palin, la colistière du candidat républicain John McCain dans la course à la Maison Blanche, a plusieurs points communs avec un réseau missionnaire évangélique auquel je m'intéresse depuis plusieurs années: Youth With a Mission (YWAM, en français Jeunesse en Mission), une organisation fondée en 1960 par un pasteur de jeunesse des Assemblées de Dieu californiennes, présente aujourd'hui dans plus de 170 pays. YWAM et Sarah Palin appartiennent en effet au même courant du protestantisme, qu'on appelle couramment aux États-Unis les Charismatics (en français, on utilise aussi les expressions "charismatiques indépendants" ou "néocharismatiques"). Il s'agit d'une version récente du pentecôtisme, qui s'est particulièrement développée depuis les années 1960-70.
Les Charismatics se méfient beaucoup de l'institution ecclésiale et considèrent que l'expérience religieuse ne doit pas être limitée aux quatre murs d'une église. Tous les domaines de la vie sociale sont pour eux des champs de mission. Ils sont aussi, assez souvent, plus radicaux dans l'expérimentation charismatique (guérison, prophéties, parlers en langue, etc...) et plus sensibles à la théologie du "combat spirituel" (Spiritual Warfare) que la majorité des évangéliques. Quelles peuvent être les implications de ce credo charismatic sur le plan politique ? C'est le thème de deux textes que j'ai publiés récemment dans Le Monde (vous pouvez le lire en cliquant ici mais seulement en archives payantes, ou le télécharger gratuitement en version PDF) et sur Rue 89 (cliquez ici).
(Mises à jour du 29 septembre et du 12 octobre 2008)