Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Australie & Nouvelle-Zélande

  • Les évangéliques face aux lois "anti-fessée" (France & Nouvelle-Zélande)

    fessée.jpgDans son édition des 30-31 octobre, Le Monde revient sur la question de la pénalisation des châtiments corporels sur les enfants – que l’on traduit généralement en termes plus expéditifs : faut-il une loi pour interdire la fessée ? A l’occasion de son colloque annuel qui s’est tenu le 20 octobre dernier, la fédération française de psychothérapie et psychanalyse (FF2P) a en effet adopté une motion réclamant une loi pour "abolir la violence physique et psychologique envers les enfants". D’autres psychologues ou pédiatres plus conservateurs, défenseurs de l’autorité patriarcale et de l’ordre "naturel", comme Aldo Naouri, s’y opposent.

    La Suède, rappelle l’article, a été le premier pays à adopter une loi bannissant la fessée, dès 1979, et 29 pays ont suivi le même chemin, en Europe mais aussi au Kenya, au Venezuela, en Ukraine ou au Soudan du Sud, tout nouvel Etat africain à forte majorité chrétienne (comme le soulignait le mois dernier mon smacking.jpgcollègue Sébastien Fath). La Nouvelle-Zélande fait elle aussi partie de ces 29 pays. L’adoption d’une loi contre les châtiments corporels en mai 2007, à l’initiative des écologistes du Green Party, y a suscité un large débat public et une campagne d’opinion menée par des leaders de la droite chrétienne (en particulier Larry Baldock, ancien responsable de Youth With a Mission dont j’ai déjà parlé ici) a conduit en 2009 à l’organisation d’un référendum consultatif. Les électeurs néo-zélandais étaient appelés à répondre à la question suivante :"Est-ce qu’en Nouvelle-Zélande, une gifle donnée dans le cadre d’une bonne éducation parentale doit être considérée comme un délit ?"

    no.jpgCeux qui se sont déplacés pour voter – un peu plus d’un électeur sur deux – ont massivement répondu "non" (à 87%). Il faut dire que la question était assez clairement orientée... Le premier ministre conservateur John Key (élu en novembre 2008) a immédiatement écarté l’éventualité d’une abrogation de la loi, en qualifiant la question référendaire de "ridicule". Mais la campagne du référendum a souligné une polarisation du christianisme néo-zélandais, entre d’un côté les représentants des principales églises historiques – y compris les églises baptistes – qui se sont rangées dans le camp du "oui", et de l’autre l’église restaurationiste de Brian Tamaki, Destiny Church et les réseaux évangéliques issus d’un "réveil protest-smackingnz.jpgcharismatique" dans les années 1970, partisans du "non". Les sites Internet du oui et du non, toujours consultables, permettent d’identifier avec précision cette frontière, qui ne sépare pas simplement les partisans de la "fessée chrétienne" et ses opposants, mais plutôt d’un côté un christianisme qui inscrit son action dans le cadre de la sécularisation de la société néo-zélandaise et a pris acte du déclin du christianisme dans le pays (seulement 60% des Néo-zélandais s’identifient au christianisme) ; et de l’autre un christianisme militant qui s’oppose à la libéralisation des valeurs dominantes et invoque les "racines chrétiennes" de la nation face à une société de plus en plus multiconfessionnelle, multiculturelle et sécularisée.

    misa.jpgAu passage, Tapu Misa, une éditorialiste du quotidien national New Zealand Herald d’origine polynésienne, rappelait  en décembre 2007 une des variables culturelles du débat sur la "loi anti-fessée": Les Pacific People (migrants polynésiens) représentent 6,9% de la population néo-zélandaise et la majeure partie des pratiquants réguliers dans les églises chrétiennes du pays. Leur soutien est activement recherché par la droite chrétienne, plutôt pakeha (Néo-zélandais d’origine européenne), qui y voit une réserve militante à condition de réussir à transformer les convictions éthiques et religieuse des Pacific People en congregational church.jpgengagement politique conservateur. Mais ils restent pour le moment fidèles au parti travailliste. Et tout en reprenant en partie les stéréotypes culturels sur ces communautés polynésiennes (situées en bas de l’échelle sociale néo-zélandaise) qui voient dans "la culture polynésienne" l’explication d’une tolérance trop grande envers la violence, Tapu Misa préférait mettre en avant l’initiative du révérend Peniamina Vai et des ses paroissiens, qui ont fait de leur église congrégationaliste samoane d’Otara (un des quartiers polynésiens de la banlieue sud d’Auckland) une "zone sans violence" en bannissant les châtiments corporels.

    pour contre.jpgEt en France ? Le débat avait été relancé en novembre 2010 par une proposition de loi contre les châtiments corporels déposée par la députée UMP Edwige Antier. Mais dans le grand public, il suscite souvent ricanements et hostilité, comme le montrent par exemple les commentaires qui suivent cet article publié le 15 novembre 2009 sur le site d’information Rue89. Un entretien avec Olivier Maurel, fondateur de l’observatoire sur la violence éducative ordinaire, paru dans Le Monde des religions et repris par le site Actu-chrétienne, permet d’avoir un aperçu plus précis des réactions dans les milieux évangéliques, majoritairement charismatiques et conservateurs, auxquels s’adresse ce site. Autrement dit, dans les milieux qui ont précisément été en pointe dans la mobilisation contre la loi anti-fessée néo-zélandaise.

    Le premier commentaire réplique à O. Maurel qui citait un verset biblique (Matthieu 19:15, "si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi...") et mettait en avant "les propos du Christ sur les enfants [qui] sont les plus révolutionnaires de l’Evangile" pour exhorter les chrétiens à abandonner les Max-Ernst-La-Vierge-Marie-donnant-une-fessee-a-l-enfant-Jesus.jpgchâtiments corporels. Au petit jeu des citations bibliques, il reste toutefois difficile de l’emporter... Les commentateurs de l’article de Topchrétien estimaient que le verset cité concerne tous les chrétiens et non simplement les enfants. "Donner une fessée, sans violence, haine, peut être salutaire", écrivait en outre le premier internaute ayant posté un commentaire, qui citait Proverbe 29:15 ("la verge et la correction donnent la sagesse, mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère") et Proverbe 23:13 ("N’épargne pas la correction à l’enfant ; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point"). Pourtant, la tonalité générale des commentaires paraît finalement plus nuancée que ce qu’on pouvait lire sur Rue89 ou sur le site du Monde des religions. Dans ces milieux évangéliques où le rappel des rôles "naturels" du père et de la mère et des "valeurs familiales" nourrit par ailleurs de fortes mobilisations contre le mariage homosexuel, par exemple, une éventuelle loi anti-fessée n’apparaît pas, comme en Nouvelle-Zélande, comme une menace contre la "famille chrétienne". Et l’idée d’une éducation chrétienne non-violente revient dans plusieurs commentaires.

    Même s’il ne s’agit ici que d’un rapide survol de la question, on peut à mon avis tenter quelques remarques ou hypothèses :

    1 La première, c’est que les mobilisations évangéliques, depuis les années 1970-80, se nourrissent d’un sentiment minoritaire : l’impression que le christianisme n’inspire plus les normes sociales dominantes et que de nouvelles valeurs morales, libérales et sécularisées, tendent à s’imposer à l’ensemble de la société. Un commentateur du Monde des religions parle par exemple de "théories boboïsantes". Aux yeux de la droite chrétienne néo-zélandaise, le Green Party (initiateur de la loi) incarne par excellence ces nouvelles valeurs "boboïsantes", ce qui explique la virulence de sa réaction et l’équation établie entre fessée et famille chrétienne. En France, la proposition de loi est avancée par une députée UMP, par ailleurs pédiatre, et n’a pas reçu le soutien d’une quelconque intelligentsia progressiste. Elle ne suscite donc pas le sentiment d’être mis en minorité ou stigmatisés.

    2 Deuxièmement, l’importance considérable qu’ont pris les questions d’éthique sexuelle et familiale dans les mobilisations chrétiennes, au détriment d’autres questions (socio-économiques, par exemple) tient en grande partie au fait qu’elles jouent aujourd’hui un rôle de repères identitaires dans les jeux de distinction au sein du christianisme. Elles permettent de matérialiser une frontière entre progressistes et conservateurs, entre le camp du progrès (dénoncé comme celui de la compromission par le camp adverse) et celui de la vérité biblique (conservatisme et étroitesse d’esprit pour le camp adverse). Ces jeux de distinction, les militants de la droite évangélique néo-zélandaises ont su les activer à l’occasion de la loi "anti-fessée". Mais on voit mal comment une telle stratégie pourrait fonctionner en France. Le contexte national, religieux et politique, reste donc une variable déterminante.

    3 Enfin, dernière remarque, l’enjeu est moins d’être pour la fessée que contre son interdiction. "Que l’on nous laisse éduquer nos enfants comme on l’entend, il y en a ASSEZ que l’on vienne tout décider à notre place par des lois", écrit un commentateur sur Actu-chrétienne. Ce ressort important des mobilisations évangéliques, très présent dans le cas néo-zélandais, tend à rapprocher aujourd’hui la nouvelle droite chrétienne de ceux qu’on appelle aux Etats-Unis les libertariens et qui, à l’instar de Sarah Palin ou du Tea Party, réclament moins d’intervention de l’Etat dans la société. Mais ils rêvent aussi d’un "gouvernement chrétien" qui pourrait imposer des normes sociales inspirées d’une lecture conservatrice de la Bible à des citoyens pas forcément chrétiens, restreignant ainsi les libertés publiques...

     

    Illustrations. courrier.mail.au ; news.bbc.uk ; manifestation du "no" (M. Mitchell, New Zealand Herald) ; "no" (familyintegrity.org.nz) ; Tapu Misa ; Congregational Church de Lalomanu (Samoa, stuff.co.nz) ; le-grand-duduche ; M. Ernst, "La Vierge Marie donnant une fessée à l'Enfant Jésus" (sur le site de l'Oratoire).

  • Australie: Un Vert pas comme les autres ? Jim Reiher, sénateur écologiste et théologien pentecôtiste (M. Maddox)

    austrlian parliament.jpgAux dernières élections fédérales australiennes, qui ont eu lieu en août 2010, ni l’alliance de droite Liberals/Nationals ni le parti travailliste n’ont obtenu la majorité à la Chambre des représentants. Le parti travailliste mené par Julia Gillard a finalement formé un "gouvernement minoritaire" grâce au soutien du député vert et de trois députés indépendants.

    Dans la seconde chambre du Parlement – le Sénat – l’Australian Green Party a gagné 9 sièges, avec 11,76% des suffrages, et joue aujourd’hui un rôle clé, comme l’explique Marion Maddox. L’occasion de se pencher sur les relations entre écologistes et christianisme et de s’intéresser au profil franchement inhabituel d’un de ces sénateurs écologistes australiens: Jim Reiher, qui est aussi... un théologien pentecôtiste.

    maddox.jpgMarion Maddox est professeure associée à la Macquary University à Sydney où elle dirige le Centre for Research on Social Inclusion. Elle est spécialiste des relations entre religion et politique et a notamment publié en 2005 God Under Howard: The Rise of the Religious Right in Australian Politics. Ses recherches actuelles portent sur les méga-églises évangéliques.

     

    M. Maddox (trad. Y. Fer): "Le 10 juillet dernier, le Premier ministre australien, Julia Gillard, a annoncé un plan historique de réduction des émissions de gaz à effet de serre : un plan qui figurait au programme des gouvernements qui se sont succédés depuis le départ du [Premier ministre conservateur] John Howard [en 2007] mais qui n’a finalement été approuvé que cette année, par une commission multipartite.

    La principale raison qui permet à J. Gillard d’espérer son adoption au Parlement est que le nouveau Sénat vient d’entrer en fonctions, le 1er juillet de cette année. L’ancien Sénat était contrôlé par les partis conservateurs, mais dans le nouveau ce sont les Verts qui détiennent la clé du vote.

     Lors des dernières élections fédérales, les Verts ont été particulièrement montrés du doigt par plusieurs églises, qui les ont décrits comme anti-chrétiens. Par exemple, le Cardinal George Pell - qui green devil.jpg(contrairement au Pape) ne croit pas que le changement climatique soit lié à l’activité humaine - a, dans une déclaration controversée, estimé que les Verts sont "un poison déguisé en doux agneaux" (sweet camouflaged poison) et "profondément anti-chrétiens". Les lobbies protestants conservateurs ont fait le même genre de déclarations. Pendant la campagne électorale, des écoles catholiques ont remis à leurs élèves des documents mettant en garde leurs parents contre le vote vert, et un partisan des Verts s’est vu interdire de distribuer des tracts devant un bureau de vote situé sur le site d’une église catholique.

    jesus green.jpgEt pourtant, les Verts ont une très forte composante chrétienne. La vice-présidente du parti écologiste, la sénatrice de Tasmanie Christine Milne, a été membre du conseil de Catholic Earthcare Australia, un département de la commission catholique épiscopale pour la justice et le développement. Un des candidats verts, Lin Hatfield Doods, qui a manqué de peu d’être élu sénateur dans  l'Australian Capitale Territory [Nouvelles-Galles du Sud], est un chrétien pratiquant, ancien directeur de UnitingCare Australie, une organisation sociale de l’Eglise Unie [protestante] (la troisième dénomination d’Australie).

    En fait, il y a eu en Australie une proportion inhabituelle de chrétiens pratiquants parmi les candidats verts. Le 1er Vert élu au Parlement fédéral, la sénatrice d’Australie occidentale Jo Vallentine (1990-92) est une Quaker ; elle a été suivie de Christabel Chamarette (1992-96) qui est entrée en politique par le biais de son travail au sein de la commission anglicane sur les questions sociales.

    Ça n’est peut-être pas si surprenant, puisque les Quakers, l’église unie et les Anglicans sont tous des dénominations plutôt progressistes. Mais certains Verts viennent de milieux chrétiens traditionnellement plus conservateurs. L’un des cas les plus étonnants est celui du théologien pentecôtiste Jim Reiher."

     - Un théologien pentecôtiste candidat des Verts, ça paraît assez déconcertant. Est-ce que Jim Reiher est un non-conformiste ou est-ce qu’il appartient à un courant plus large du protestantisme évangélique australien ?

    "Il sort clairement de l’ordinaire. Vous pouvez vous en faire une idée en lisant l’introduction d’un entretien avec Jim Reiher publié il y a quelques années dans le magazine des Churches of Christ, Australian Christian :

     "Jim Reiher est enseignant au Tabor College de Melbourne, auteur du livre remarqué The Eye of Needle... Au fait, ai-je précisé qu’il est en lice dans l’élection de novembre comme candidat des Verts au poste de sénateur représentant l’Etat de Victoria ? Maintenant, soyons honnêtes. Quand vous avez lu « Vert », est-ce que vous n’imaginiez pas un groupe de militants gays aux cheveux longs – et barbus... - enlaçant des arbres ? L’Australian Christian s’est assis un moment avec Jim Reiher l’autre jour et a découvert un fidèle de Jésus passionné et cohérent, qui cherche à faire bouger les choses..."

     tree hug.jpgLe magazine a sans aucun doute bien deviné les réponses de beaucoup de ses lecteurs : mais un petit nombre d’évangéliques australiens se sont aussi tranquillement réjouis que quelqu’un vienne contredire les stéréotypes qui les décrivent comme des conservateurs aux cheveux courts et des électeurs de droite !

    Comme beaucoup d’autres chrétiens (et de musulmans, de juifs, ou d’autres croyants) qui ont rejoint ou soutiennent les Verts, ils voient le fait de prendre soin de la création de Dieu comme faisant partie de leur responsabilité religieuse. Ils considèrent aussi d’autres aspects de la politique des Verts, comme leur position compatissante envers les réfugiés, comme étant davantage en accord avec leur foi que la ligne dure prônée par les deux principaux partis."

     - Jim Reiher a publié The Eye of the Needle, une critique de la théologie de la prospérité. De quoi s’agit-il ?

    eye of needle.jpg"Beaucoup de pentecôtistes et d’évangéliques australiens ont été influencés par un mouvement américain appelé «l’Evangile de la prospérité» ou «Parole de Foi», qui enseigne que Dieu veut que les chrétiens soient riches, et que si vous priez de la bonne manière, vous recevrez la prospérité financière. The Eye of the Needle est pour Reiher l’occasion de contester l'influence de cette théologie en rappelant le message biblique en faveur de la justice sociale. Depuis 2007, il fait partie d’un mouvement baptisé Urban Neighbours of Hope, qui travaille avec les pauvres des villes de Melbourne, Sydney, Mae Sot [en Thaïlande] et Bangkok. Son dernier livre est un commentaire de l’épitre de Jacques (James), une interprétation de ce texte biblique comme manuel à l’intention des militants sociaux. On peut dire qu’il perpétue une très ancienne tradition de l’évangélisme, qui insiste sur le salut de toutes les dimensions de la personne, et pas seulement de l’âme."

     

    marion maddox,jim reiher,australie,politique,religion,pentecôtisme,écologie,verts,sociologie,océanie,anthropologie,évangéliquesmarion maddox,jim reiher,australie,politique,religion,pentecôtisme,écologie,verts,sociologie,océanie,anthropologie,évangéliquesA lire également, sur ce thème des relations entre écologie politique et protestantismes évangéliques, deux notes de mon collègue Sébastien Fath, à propos de Peter Garrett, ex-chanteur de Midnight Oil, évangélique et ancien ministre de l'écologie dans le gouvernement travailliste de Kevin Rudd et de Marina Silva, pentecôtiste et candidate écologiste aux élections présidentielles brésiliennes en 2010.

    Illustrations: Le parlement australien ; M. Maddox; diable vert (Dickinson College); "Step Up and Go Green for Jesus" (nestlearning.com); J. Reiher; Tree's hug (The Smallest User Blog); couverture du livre de J. Reiher.

  • An intriguing Australian Senator: Jim Reiher, a Green activist and a Pentecostal theologian (M. Maddox)

    austrlian parliament.jpgIn August 2010, the last Australian federal elections didn’t give any majority in the Chamber of Representatives. The Labor Party led by Julia Gillard finally formed a minority government with the support of one Green MP and three independent MPs. In the second house of Parliament - the Senate - the Australian Greens Party won 9 seats with 11,76% of votes and now holds the balance of powers, as Marion Maddox explains. She also examines the relations between the Australian Greens and Christianity, and throws light on the very unusual profile of one of these 9 Green Senators: Jim Reiher, who is also… a Pentecostal theologian.

    maddox.jpgMarion Maddox is Associate Professor at Macquary University in Sydney and director of the Centre for Research on Social Inclusion. She is a specialist of the relations between religion and politics and the author of God Under Howard: The Rise of the Religious Right in Australian Politics, a book published in 2005. She’s currently doing research on Evangelical megachurches.

     

    M. Maddox: "On 10 July, Australian Prime Minister, Julia Gillard, announced her government's historic carbon abatement scheme, which has been stated policy of successive governments since John Howard's final term [in 2007], but which she has only just succeeded in getting approved by a multi-party committee.

    The main reason she can expect to get it through Parliament is that, on 1 July, Australia's new Senate was sworn in. The old Senate was controlled by conservative parties, but in the new one, the balance of power is held by the Greens.

    The last federal election campaign was remarkable for the way that several churches tried to portray the Greens as anti-Christian. For example, the Catholic Cardinal, George Pell, who (unlike the Pope) green devil.jpgdoes not believe in human-made climate change, controversially declared the Greens to be "sweet camouflaged poison" and "thoroughly anti-Christian". Conservative Protestant lobbies made similar claims. During the election campaign, some Catholic schools sent material home with students warning parents not to vote Green, and one Greens campaigner was refused permission to distribute party information outside a polling booth on the site of a Catholic church.

    jesus green.jpgYet the Greens have a very strong Christian element. Greens Deputy Leader, Tasmanian Senator Christine Milne has been a member of the Advisory Committee to Catholic Earthcare Australia, an agency of the Catholic Bishops' Commission for Justice and Development. One Greens candidate who narrowly missed election, as Senator for the Australian Capital Territory [New South Wales], was Lin Hatfield Dodds, a practising Christian and former National Director of UnitingCare Australia, the social service organisation for the Uniting Church, Australia's third-largest denomination.

    In fact, the Greens have had an unusually large proportion of practising Christian candidates. The first Green in federal parliament, Western Australian Senator Jo Vallentine (1990-92), is a Quaker; she was followed by Christabel Chamarette (1992-96), who gained her entree to politics through her work on the Anglican Social Responsibilities Commission.

    Maybe these aren't so surprising, since the Quakers, the Uniting Church and the Anglicans are all quite progressive denominations. But some Greens come from traditionally more conservative parts of the church. An intriguing example is Pentecostal theologian Jim Reiher."

    - A Pentecostal theologian standing as a Green candidate may be regarded as unseemly by many. Is Jim Reiher a non-conformist or does he belong to a wider stream of Australian evangelicalism?

    "He is certainly unusual. You get the flavour from the introduction to an interview with Reiher, published in the Churches of Christ magazine, Australian Christian, a few years ago:

    "Jim Reiher is a senior lecturer at Tabor College in Melbourne, author of the acclaimed The Eye of the Needle ... Oh, did I mention that he was running as an Upper House candidate for the Greens in the Victorian election in November? Now, let's be honest. When you read "Green", didn't you imagine a group of tree-hugging gay activists with long hair? And beards...Well, it might be time to smash a stereotype or three. The Australian Christian sat down with Jim Reiher the other day and found a passionate and articulate follower of Jesus trying to make a difference..."

    tree hug.jpgThe magazine no doubt guessed many of its readers' responses correctly; but a smaller number of Australian evangelicals would have been quietly celebrating the fact that someone was breaking the stereotype of them as conservative activists with conservative haircuts and right wing politics!

     Like the many other Christians (and Muslims, Jews and other religious believers) who either join or support the Greens, they see caring for God's creation as part of their religious responsibility. They also see other Green policies, such as a compassionate stance towards refugees, as more compatible with their faith than the hardline positions of the two major parties."

    - He has recently published "The Eye of the Needle", a theological critique of the prosperity gospel. Could you just explain us what is at stakes here?

    eye of needle.jpg"Many Australian Pentecostals and evangelicals have been influenced by an American movement called 'prosperity gospel' or 'Word of Faith', which teaches that God wants Christians to be rich, and if you pray the right way you will receive financial prosperity. The Eye of the Needle was Reiher's theological challenge to remember the biblical message about social justice. Since 2007, he is part of a ministry called Urban Neighbours of Hope that works with urban poor in Melbourne, Sydney, Mae Sot and Bankok. His latest book is a commentary on the Letter of James (called James), which interprets the biblical text as a manual for social activists. We could say that he is holding out for an older tradition of evangelicalism that emphasises salvation of the whole person, not just their soul."

     

    Illustrations: The Australian House of Parliament; M. Maddox; Green Devil (Dickinson College); "Step Up and Go Green for Jesus" (nestlearning.com); J. Reiher; Tree's hug (The Smallest User Blog); J. Reiher's book.