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nouvelle-zélande - Page 2

  • Jeunesse en Mission, 50 ans en images (2): Premiers pas dans le Pacifique

    YWAM-NZ-ship-tour.jpgComme promis, voici le second volet de notre série de l'été, une exploration des archives photographiques du réseau évangélique Jeunesse en Mission (Youth With a Mission, YWAM) depuis sa création en 1960, dans le prolongement de mon dernier livre.

    YWAM n'est pas la première organisation missionnaire évangélique de jeunesse à s'être implantée dans le Pacifique: Youth for Christ était officiellement présente en Nouvelle-Zélande dès 1947. Mais cette région du monde a joué un rôle particulier dans le développement de YWAM, avec le recrutement de nombreux missionnaires en Nouvelle-Zélande, l'ouverture d'un premier campus universitaire  à Kona (Big Island, Hawaii) et par la diffusion du credo de YWAM, évangélique et charismatique, dans l'ensemble des îles polynésiennes.

    Et pour commencer, une surprise: des photos datées de 1965 prises à Samoa, à une époque où YWAM comptait moins de dix équipiers permanents et ne s'était pas encore implantée durablement dans le Pacifique. Peut-être une incursion aux Samoa américaines?

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    Deux ans plus tard, une invitation lancée à Loren Cunningham par Neville Winger, un évangéliste néo-zélandais (baptiste charismatique) permet à YWAM - qui n'est encore qu'à un stade embryonnaire, avec seulement dix équipiers permanents, un bureau en Californie et un autre au Canada - de prendre J&J Dawson.jpgpied en Nouvelle-Zélande et de là, dans les îles du Pacifique. L. Cunningham est accueilli à Auckland chez Jim et Joy Dawson (ci-contre, années 1970) - les parents de l'actuel président international de YWAM, John Dawson. La Nouvelle-Zélande, qui connaît dans les années 1960-1970 un fort mouvement de "réveil" charismatique, devient rapidement pour YWAM un des principaux viviers de missionnaires, d'abord dans les milieux protestants pakeha (Néo-zélandais d'origine européenne), puis chez les Pacific Peoples (migrants polynésiens). Trois personnages illustrent ce tournant dans l'histoire de YWAM: Ross Tooley  (photographié ici avec son épouse), Bernie Ogilvy et Kalafi Moala.

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    Issu des milieux évangéliques conservateurs comme la plupart des jeunes leaders néo-zélandais de YWAM, Ross Tooley devient en 1967 le 11ème équipier de YWAM, le 1er en Nouvelle-Zélande. Après trois ans à la tête de YWAM Nouvelle-Zélande, il est nommé en 1970 directeur national aux Philippines.

     

    Ogilvy 1974.jpgBernie Ogilvy, dont j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer le parcours politique (voir la note du 12 novembre 2008 sur le droite chrétienne néo-zélandaise), en 1974. Ancien diacre d'une église baptiste et leader des marches qui en 1972 réclamaient le "retour du pays vers Dieu", il a dirigé YWAM Nouvelle-Zélande de 1974 à 1989 et a formé des centaines de missionnaires, des "troupes de choc" chargées de diffuser un credo évangélique intransigeant dans tous les domaines de la vie sociale, notamment dans le milieu des affaires et les médias.

    Moala 1974.jpgLe Tongien Kalafi Moala (ici en 1974) a été le premier  Océanien à rejoindre YWAM (à partir de 1968) et à y occuper des fonctions de direction. Il a participé aux premières missions en Papouasie Nouvelle-Guinée et a été directeur national au Japon, tout en dirigeant la région Asie-Pacifique jusqu'en 1988.

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    À la fin des années 1980, Kalafi Moala quitte YWAM pour fonder le premier quotidien pro-démocratie de Tonga, le Times of Tonga. Un engagement qu'il conçoit comme un prolongement de son activité missionnaire, au nom de "la liberté de choisir" accordée par Dieu à tout individu. Une compréhension militante (et progressiste) du credo évangélique, qui lui vaudra d'être emprisonné puis expulsé de Tonga en 1996 et contraste avec les liens étroits que les dirigeants de YWAM ont noués avec le roi tongien Tupou IV, décédé en 2006, que l'on voit ci-dessous en discussion avec Loren Cunningham.

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    Plus au nord, sur la grande île d'Hawaii, à Kona, YWAM ouvre en 1978 son premier campus universitaire, baptisé Pacific and Asia Christian University. Dans le contexte de la Guerre froide, qui a influencé dès l'origine l'idéologie des organisations missionnaires de jeunesse nées aux Etats-Unis entre 1944 et 1960, l'archipel d'Hawaii est souvent perçu comme un pont entre l'Occident et l'Asie. L'université de YWAM traduit en outre la volonté d'approfondir et diversifier les formations dispensées aux jeunes missionnaires. En 1988, elle prend le nom d'université des nations.

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    Sur les hauteurs du campus, la "place des nations", où flottent les drapeaux des nations représentées parmi les étudiants, symbolise le rayonnement international du campus et le multiculturalisme que YWAM met en scène dans ses programmes d'activités et ses méthodes missionnaires.

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    Ce credo multiculturel et la mise en scène de la diversité culturelle sont devenus au cours des années 1980 un des traits caractéristiques de YWAM, avec l'essor du mouvement Island Breeze lancé en 1980 par le Samoan Sosene Le'au (dont j'ai déjà parlé sur ce blog, notamment dans une note de mai 2009 sur la hula). Président international de YWAM de 2000 à 2003, Frank Naea - d'origine samoane et maori (le peuple autochtone de Nouvelle-Zélande) - fait partie des nombreux jeunes Pacific Peoples ou maori touchés par les tournées d'Island Breeze en Nouvelle-Zélande et la manière dont le mouvement associe réappropriation culturelle et credo évangélique. On le voit ci-dessous lors de la passation de pouvoir avec John Dawson, cérémonie qui reprend des formes protocolaires maori (John Dawson apparaît sur le troisième photo, agenouillé au centre de l'image).

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    (Prochain épisode : portraits de militants évangéliques)
  • L'offensive évangélique : les réseaux militants de Jeunesse en Mission

    couv-offensive.jpgMon nouveau livre sort ces jours-ci en librairie: L'offensive évangélique. Voyage au coeur des réseaux militants de Jeunesse en Mission. Le voyage dont il est question nous emmène des États-Unis à la Chine continentale, en passant par les îles polynésiennes, la Nouvelle-Zélande et Paris.

    Jeunesse en Mission (Youth With a Mission ou YWAM en version anglaise) est une organisation missionnaire internationale de tendance évangélique charismatique, fondée au début des années 1960 en Californie par Loren Cunningham, qui était alors pasteur des assemblées de Dieu (une église pentecôtiste), responsable des activités de jeunesse dans le district de Los Angeles. Aujourd'hui présente sur tous les continents, elle s'est rapidement implantée dans le Pacifique, d'abord en Nouvelle-Zélande puis à ywam.jpegHawaii (ou elle a ouvert en 1978 à Kona - Big Island - le premier campus de son université, connue aujourd'hui sous le nom de l'Université des nations) et enfin dans la plupart des îles océaniennes. Son développement en France , à partir des années 1970, a été plus laborieux, même si Jeunesse en Mission a trouvé à l'église réformée de Belleville (elle aussi de tendance évangélique charismatique) une base à partir de laquelle il était possible de tisser des réseaux. Quant à la Chine, c'est désormais la "nouvelle frontière" des réseaux missionnaires évangéliques et une des priorités stratégiques de YWAM.

    Il y a à mon avis au moins quatre bonnes raisons de s'intéresser à Jeunesse en Mission.

    1 La première, c'est que YWAM a été depuis les années 1970 l'un des fers de lance d'une nouvelle offensive évangélique, qui est née d'une double réaction: d'une part, l'allergie des générations d'après-guerre vis-à-vis des contraintes IMG_1468.JPGtraditionnelles de la vie d'église et d'autre part, un refus assez radical des nouvelles valeurs issues de la libéralisation des moeurs. Autrement dit, une sorte de credo libertaire (non à l'autorité institutionnelle) et conservateur (non à la déchristianisation des sociétés occidentales). Où et comment se recrutent les militants évangéliques qui participent aujourd'hui à cette offensive? Quelles sont leurs méthodes d'action? Le livre explore cette première série de questions en précisant notamment les origines de YWAM, ses relations avec la contre-culture des années 1960, puis son système de formation et le mode de fonctionnement de ce type de réseau évangélique, illustration exemplaire de la mondialisation religieuse. Il décrit aussi la diversité des terrains sur lesquels se déploie l'activisme missionnaire de YWAM, depuis la "psychologie chrétienne" jusqu'aux surfeurs, en passant par l'aide humanitaire.

    2 La seconde raison de s'intéresser à YWAM est son influence au sein du protestantisme actuel. YWAM a en effet directement contribué à plusieurs évolutions importantes. Il y a eu d'abord les chants, avec la diffusion des recueils "J'aime l'Eternel", qui ont encouragé l'arrivée des guitares électriques et des batteries dans de nombreuses églises protestantes et ont souvent été la principale référence des églises soucieuses de IMG_1449.JPG"faire jeune" jusqu'à la concurrence récente des chants édités par la méga-église australienne Hill Song. Surtout, il y a le lancement dans les années 1980 à Londres du mouvement des Marches pour Jésus, qui au-delà de sa dimension festive marque une volonté de "reprendre autorité sur la ville", en occupant symboliquement l'espace public au nom de Dieu. Cette manifestation, organisée dans plus d'une centaine de pays chaque année, puise son inspiration dans une théologie couv-dawson.jpgdu combat spirituel, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler sur ce blog et lors d'un entretien sur la RSR (à écouter ici). Elaborées par des théologiens nord-américains soucieux de "reconquérir" les territoires urbains, la rhétorique du combat spirituel et les pratiques de Spiritual Mapping (cartographie spirituelle) qui y sont liées incitent à rechercher les "esprits tutélaires" des lieux pour engager une guerre de libération spirituelle des territoires. YWAM a activement contribué à leur diffusion, par ses enseignements et par les publications de responsables de premier plan comme Floyd McClung ou John Dawson (actuel président international de YWAM).

    3 Le troisième point digne d'intérêt, ce sont les prolongements politiques du credo charismatique de YWAM. La politique fait en effet partie de ses champs d'action missionnaire et des "YWAMers" ont même été élus au Parlement néo-zélandais, comme le raconte un des chapitres du livre, consacré à la Nouvelle-Zélande.kiwi party.jpg J'avais évoqué le Kiwi Party, le parti politique fondé par ces deux anciens responsables nationaux de YWAM (respectivement aux Philippines et en Nouvelle-Zélande), Larry Baldock et Bernie Ogilvy, dans une note de novembre 2008, à l'occasion des élections législatives néo-zélandaises. La conclusion du livre revient en outre sur le profil religieux de Sarah Palin (voir aussi sur Rue89 et Le Monde), qui reprend en la radicalisant la même posture libertaire/conservatrice (droite chrétienne libertarienne), et entretient avec les étiquettes confessionnelles et les églises les mêmes relations que beaucoup de YWAMers de sa génération.

    4 Enfin, le quatrième thème qui me paraît important, est la manière dont YWAM, au travers du mouvement Island Breeze (fondé en 1979 par le Samoan Sosene Le'au), met en scène les cultures autochtones comme mode d'expression de la foi chrétienne Pacific_23.jpget moyen d'évangélisation. En reprenant notamment les danses océaniennes, bannies des temples par les premiers missionnaires et jusqu'à aujourd'hui, par la plupart des églises protestantes des îles du Pacifique, Island Breeze a séduit beaucoup de jeunes, dans les îles et en Nouvelle-Zélande, parmi les Pacific Peoples issus des migrations polynésiennes ou chez les Maori (peuple autochtone de Nouvelle-Zélande). J'avais déjà abordé cette question dans une communication lors d'un colloque organisé en mai 2009 par l'Université de la Réunion (à lire ici). Un chapitre du livre revient donc sur l'histoire de ce mouvement, entre folklore évangélique et "réveil culturel".

    Pour consulter la table des matières de ce livre, cliquez ici. Pour un aperçu plus complet du livre, sur Google Books, cliquez ici.

  • Nouvelle-Zélande: victoire de la droite, échec des partis chrétiens

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    Dans une note de mars dernier, je vous parlais de la création du New Zealand Pacific Party, un parti polynésien se réclamant des valeurs chrétiennes fondé par un ancien député travailliste d'origine samoane, Taito Philip Field. À ses côtés, deux autres partis chrétiens étaient lancés dans la bataille en vue des élections générales:

    - Le Family Party, un parti très conservateur qui comprend notamment les anciens membres du parti Destiny New Zealand lancé en 2003 par la megachurch pentecôtiste Destiny Church (voir ma note du 11 octobre 2007).

    - Le Kiwi Party, où l'on retrouve de nombreux missionnaires de l'organisation évangélique Youth With a Mission (YWAM), dont les anciens députés Larry Baldock (ancien directeur national de YWAM aux Philippines) et Bernie Ogilvy (ancien directeur national en Nouvelle-Zélande). Le président du parti, Franck Naea, est lui-même un ancien président international de YWAM.

    urne.jpgIl restait à savoir quel écho ces trois partis trouveraient auprès des électeurs néo-zélandais et, plus particulièrement, combien d'électeurs polynésiens - regroupés essentiellement dans quelques circonscriptions des agglomérations d'Auckland et de Wellington - feraient passer leurs convictions religieuses avant des considérations politiques plus générales, les incitant plutôt à rester fidèles au Labour Party. Samedi dernier, les urnes ont livré leur verdict.

    Elles ont d'abord confirmé ce que les sondages annonçaient depuis plusieurs mois: après trois mandats successifs (depuis 1999), Helen Clark doit céder la place au National Party, un parti de centre-droit mené par John Key (deuxième photo en partant de la gauche), nouveau premier ministre, qui disposera au Parlement d'une majorité très confortable, renforcée par le soutien du parti conservateur Act New Zealand de Rodney Hide (photo de droite), du parti centriste United Future New Zealand et du Maori Party. Avec 6% et 8 élus, le Green Party (écologiste) de Jeanette Fitzsimons gagne un peu de terrain (1 point de plus qu'en 2005 et deux sièges suplémentaires), mais moins que prévu. Enfin, le Parlement comptera désormais 5 élus d'origine océanienne, ce qui est relativement peu mais constitue malgré tout un record. Quant aux partis chrétiens, ils ont tous perdu leur pari.

     

    Echec du New Zealand Pacific Party: pas de vote chrétien chez les Pacific Peoples

    tangata.jpgPour le parti de Taito Philip Field, l'équation était a priori assez simple: les Pacific Peoples, Polynésiens vivant en Nouvelle-Zélande, sont aujourd'hui 266,000 (6,9% de la population). Ils sont très attachés au christianisme, beaucoup plus pratiquants que l'ensemble de la population néo-zélandaise et ont été parfois heurtés dans leurs convictions chrétiennes par des lois votées au cours des dernières années par le gouvernement travailliste: légalisation de la prostitution, union civile ouverte aux homosexuels et plus récemment, la loi réprimant les punitions corporelles sur les enfants - dénoncée par des réseaux chrétiens militants comme "anti-famille". Mais convictions religieuses et vote chrétien restent deux choses distinctes et le New Zealand Pacific Party n'est pas parvenu à opérer la conversion des premières au second.

    Dans la circonscription de Mangere, un quartier polynésien au sud d'Auckland dont il était le député sortant, T.P. Field a recueilli seulement 22% des voix sur son nom et 10% en "party vote" (le Parlement néo-zélandais est élu à la proportionnelle et chaque électeur choisit un candidat et un parti). Il est loin derrière le candidat du Labour, Su'a William Sio, qui remporte le siège avec 52% des voix. Il faut dire que S. W. Sio est lui aussi Samoan, lui aussi titulaire d'un titre traditionnel samoan de matai (chef de famille) et lui aussi chrétien fervent. Lors de son entrée au Parlement, en avril 2008, il débutait son discours inaugural sua-william-sio-mppage.jpg(maiden speech) en expliquant comment, avant de rejoindre le Parlement, il avait tenu à se rendre à Samoa pour recevoir la bénédiction des anciens de son village et des diacres de l'église protestante - hiérarchie familiale et hiérarchie ecclésiale étant étroitement liées dans le système villageois traditionnel de Samoa.

    Autrement dit, entre deux Samoans chrétiens, les électeurs polynésiens ont choisi celui qui représentait de surcroît le parti ayant toujours accordé une attention particulière aux Pacific Peoples. Il y aura probablement dans les années à venir de plus en plus de mobilisations pour la défense des "valeurs chrétiennes" parmi les Polynésiens de Nouvelle-Zélande, mais l'échec électoral du New Zealand Pacific Party semble indiquer que ces mobilisations ne s'appuieront pas sur un parti politique, mais tout simplement sur les réseaux d'églises. Entre autres, parce qu'elles ne sont pas vécues comme des revendications politiques, mais sur le registre du droit à la différence culturelle, le christianisme se trouvant incorporé à une définition de l'identité distinctive des Pacific Peoples, dans le cadre d'une société multiculturelle.

     

    Kiwi Party: les "smackers" n'étaient pas au rendez-vous

    smacking.jpgLe Kiwi Party avait démontré ces derniers mois ses capacités de mobilisation, en déposant en août 2008 une pétition signée par 310,000 Néo-zélandais en faveur d'un référendum sur la révision de la loi sur les châtiments corporels, baptisée "anti-smacking" (anti-fessée) par ses opposants. Comme le notait le New Zealand Herald dans un article du 25 octobre dernier, cette loi reste un "hot topic", un sujet brûlant qui selon les sondages passionne - et divise - au-delà des seuls réseaux militants et a refait surface au cours de la pré-campagne électorale. Pourtant, après 18 mois d'application de la loi, seuls 8 parents ont été poursuivis, ce qui a fait dire à John Key que cette loi était correctement utilisée. Les leaders du Kiwi Party, qui ont beaucoup joué sur le registre populiste du bon sens citoyen contre les politiciens forcément loin des réalités du terrain espéraient sans doute retrouver une bonne partie des pétitionnaires parmi leurs électeurs. Mais ils n'ont obtenu dans tout le pays que... 11,659 voix. À Tauranga, une ville de l'île du Nord où il a été élu local, Larry Baldock ne dépasse pas 2%. Encore une fois, un constat s'impose: les réseaux chrétiens sont capables de mobiliser des dizaines de milliers de personnes sur une cause particulière illustrant la défense des "valeurs familiales", mais lorsqu'il s'agit d'élections ces questions ne remplacent pas un programme politique  plus élaboré, couvrant tous les aspects de la vie sociale et économique du pays.

     

    Family Party: des chrétiens minoritaires mais très militants

    Enfin, avec seulement 0,33%, le Family Party ne récolte pas plus de suffrages que son prédécesseur - le Destiny Party - lors des précédents scrutins. Cette minorité chrétienne conservatrice, dont le noyau dur est essentiellement constitué par les fidèles de l'église Destiny Church, rencontre davantage de succès sur le terrain religieux - avec son credo de "remise en ordre" des vies personnelles - que sur celui de la politique.

     

    Illustrations (de haut en bas): de gauche à droite, Helen Clark, John Key, Jeanette Fitzsimons et Rodney Hide ; "Tangata o te moana" (Pacific Peoples), affiche d'une exposition du musée national Te Papa (Wellington) ; Sua William Sio ; manifestation anti-smacking.