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Guide des articles en ligne sur ce site
Depuis avril 2006, date de création de ce blog, la liste de mes publications disponibles à partir de ce site, sur le serveur HAL-SHS du CNRS ou sur les sites de revues s'est peu à peu allongée. Il était donc temps de prévoir un petit guide à l'attention de tous ceux que les sujets traités dans ces différents textes peuvent intéresser. Pour les lire, cliquez sur les titres.Comptes rendus de lecture. C'est ce qu'on appelle aussi des recensions: la présentation critique, en une à trois pages, d'un livre récemment paru. Mes comptes rendus de lecture ont été publiés dans les Archives des sciences sociales des religions à partir de 2003, le prochain - à paraître en 2008 - présentera le livre (en anglais) d'un anthropologue allemand, Holger Jebens (Pathways to Heaven), qui est l'un des rares à s'être penchés sur les conditions de coexistence et la compétition entre différentes églises chrétiennes dans les villages d'Océanie, en l'occurence en Papouasie Nouvelle-Guinée. Les six comptes rendus parus jusqu'ici recensent le plus souvent des livres portant sur le christianisme en Océanie, à l'exception d'un numéro du Journal des anthropologues sur la globalisation religieuse (en 2005) et du livre de Sébastien Fath sur le protestantisme évangélique français (Du ghetto au réseau).Entretiens Religioscope & Ve'a Porotetani. En mai 2007, le chercheur suisse Jean-François Mayer, qui anime le site Religioscope où il recense les grandes tendances dans l'étude des religions contemporaines, m'avait proposé un entretien sur mes recherches en Polynésie depuis 1995, du protestantisme traditionnel aux églises pentecôtistes et aux réseaux évangéliques internationaux. L'entretien avec Daniel Margueron, qui devait initialement paraître dans le journal de l'église protestante ma'ohi (Ve'a Porotetani, à l'origine un mensuel, dont le rythme de publication est devenu très irrégulier), entre dans la même catégorie. Cet entretien visait à présenter aux protestants polynésiens un point de vue sociologique sur les relations entre le développement des églises pentecôtistes et l'évolution du protestantisme historique polynésien. Il a été publié en note sur ce blog en septembre 2007."Une histoire hakka" & "Hakka History". Le pentecôtisme s'est d'abord implanté en Polynésie française, au début des années 1960, au sein de la communauté chinoise de langue hakka après la visite de Hong Sit, un missionnaire sino-américain de la CFMU (Chinese Foreign Missionary Union, fondée en 1928). Beaucoup de convertis ne venaient pas du christianisme mais du bouddhisme traditionnel. Leur conversion au pentecôtisme a donné lieu à de nombreux malentendus avec l'église protestante de Polynésie française et a conduit à la création de plusieurs églises, plus ou moins charismatiques, qui sont autant de manières de combiner culture hakka et christianisme. Cet article a été publié en 2004 (version française) et 2005 (version anglaise) dans la revue bilingue Perspectives Chinoises/China Perspectives, éditée par le Centre d'éudes français sur la Chine contemporaine à Hong Kong.Articles et statistiques sur le christianisme en Polynésie française. Plusieurs documents disponibles à partir de ce blog présentent l'histoire et l'état des lieux du christianisme polynésien. Il y a d'abord le tableau statistique des appartenances religieuses, établi en 2005 par G. Malogne-Fer et moi et publié dans le chapitre "French Polynesia" du livre dirigé par Manfred Ernst (Globalization and the Reshaping of Christianity in Oceania). Vous le trouverez, accompagné d'une page de commentaire, en cliquant sur % religions en Polynésie française dans la colonne de gauche. Un article publié en 2002 dans la revue Hermès fait lui aussi le point sur les évolutions du christianisme polynésien, sous l'angle de ses rapports avec les cultures locales : Christianisme et identités culturelles en PF. Il est disponible sur le serveur HAL-SHS mais aussi, depuis peu, sur le site i-revue de l'INIST. Ensuite, il y a plusieurs textes de présentation générale des origines et des contours du pentecôtisme polynésien: le texte d'une conférence "Savoirs pour tous" que j'ai donnée en novembre 2005 à l'université de la Polynésie française (Le pentecôtisme en PF : protestantisme "à la Chinoise"?) ; un texte d'introduction publié (en exclusivité!) sur ce blog (Pentecôtisme en PF: une introduction).Emotion en pentecôtisme : Il s'agit d'un article plus théorique sur les approches sociologiques et anthropologiques des émotions en religions, paru en 2005 dans les Archives des sciences sociales des religions et récemment mis en ligne. J'en ai donné un aperçu (et un résumé) sur ce blog dans une note du 1er juillet dernier.Coopérative de pêcheurs aux Australes: un document quasi-historique puisque cet article paru en 2000 dans la revue juridique polynésienne est l'un des premiers que j'ai publiés, à la suite d'une étude réalisée en 1993 à Rurutu (mes premiers pas en Polynésie française), sur une coopérative de pêcheurs et son projet de thonier semi-industriel.Enfin, il vous reste à explorer les quatre textes que j'ai publiés sur le site d'information Rue 89, chaque fois que mes connaissances sur le Pacifique contemporain pouvaient apporter un éclairage utile de l'actualité: une présentation des Kiribati à l'occasion du naufrage du Sokalique au large d'Ouessant, un entretien avec l'historien Jean-Marc Regnault et une tribune sur la situation politique en Polynésie française et, tout dernièrement, un entretien avec l'universitaire australienne Marion Maddox à propos des JMJ de Sydney.Bonne lecture ! -
L'émotion en pentecôtisme: nouvel article en ligne
Le pentecôtisme est souvent qualifié de "protestantisme de l'émotion". Cette expression, essentiellement inspirée par l'effervescence des cultes pentecôtistes, conduit parfois à des analyses tronquées, tant il est vrai que la notion d'émotion renvoie à un ensemble de présupposés, de (dis)qualifications liées à des oppositions classiques comme émotion/raison, à la notion de "civilisation" telle qu'elle a été déconstruite par Norbert Elias (La civilisation des moeurs), à des rapports sociaux de domination (analysés notamment par Pierre Bourdieu dans La Distinction), des préjugés de genre (comme l'a montré l'anthropologue américaine Catherine Lutz, la femme étant bien entendu supposée prompte à l'émotion quand l'homme se doit d'incarner la raison), etc...
Dans un article intitulé "Genèse des émotions au sein des Assemblées de Dieu polynésiennes", publié en 2006 dans les Archives des sciences sociales des religions, je m'efforçais de réexaminer ces présupposés, ces biais de l'analyse traditionnellement développée par les sociologues français des religions, à partir du terrain des Assemblées de Dieu de Polynésie française, auxquelles je me suis intéressé dans le cadre de ma thèse. Je m'intéressais en particulier à une tradition d'interprétation des écrits d'Émile Durkheim (Les formes élémentaires de la vie religieuse) qui voudrait faire de l'émotion religieuse un stade pré-social, alors qu'E. Durkheim insiste au contraire sur la dimension socialement construite non seulement des formes que prend l'expression des émotions, mais aussi des contenus de sens qui les suscitent.
Cet article est depuis hier disponible, en lecture intégrale, sur le site des Archives des sciences sociales des religions. Pour le lire, il suffit donc de cliquer ici.
Et comme c'est une revue sérieuse, il y a aussi un résumé en français, en anglais et en espagnol:
Résumé
En s'en tenant à une lecture de l'émotion en religion comme expérience « élémentaire » pré-sociale, la sociologie ne peut rendre compte de toutes les dimensions du pentecôtisme contemporain. L'analyse des Assemblées de Dieu de Polynésie française met à jour non un simple processus régressif, mais une articulation complexe entre personnalisation des croyances, travail institutionnel et expressions émotionnelles. Au-delà de l'effervescence apparemment désordonnée des cultes, celles-ci s'inscrivent finalement dans le cadre d'un « évangile relationnel » en affinité avec l'idéologie moderne de la « société de communication ».
Abstract
Sociology can not understand all the aspects of contemporary Pentecostalism when it confines the reading of religious emotion as pre-social “elementary” experience. The analysis of the Assemblies of God of French Polynesia shows a complex combination between personalization of beliefs, institutional work and emotional expressions rather than a plain backward process. Beyond the seemingly disorganized effervescence of the worship, these emotional expressions are part of a “Relationship Gospel” in affinity to the modern ideology of the “Society of Communication”.
Resúmen
Al tenerse a una lectura de la emoción en religión como experiencia “elementaria” pre-social, la sociologica no puede dar cuenta de todas las dimensiones del pentecotismo contemporáneo. El análisis de las Assembleas de Dios en Polinesia francesca revela no un sencillo proceso regresivo sino una articulation compleja entre personalización de las creyencias, trabajo institucional y expresiones emocionales. Aquellas, más allá de la efervescencia al parecer desordenado de los cultos, se inscriben en el marco de un “evangelio relacional” en afinidad con la ideología moderna de la “sociedad de comunicaciones”.Illustration: rassemblement de Pentecôte, assemblées de Dieu de Polynésie française (Y. Fer, 2002).
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Christianisme en Océanie: journées d'études en mai 2008
"Innovations religieuses et dynamiques du changement culturel en Océanie contemporaine" Journées d'études internationales (Réseau Asie-Imasie, GSRL, IRIS), 29-30 mai 2008 à Paris
La présence et l'influence des églises chrétiennes en Océanie sont aujourd'hui devenues des données incontournables de l'analyse de ces sociétés insulaires et des dynamiques régionales. Les églises dites «historiques» ou «traditionnelles» avaient accompagné les indépendances politiques en élaborant un discours chrétien sur les identités culturelles locales face à l'occidentalisation. À partir des années 1980, ce discours sur la tradition a donné lieu à d'importants débats au sein de l'anthropologie, autour du concept d' "invention de la tradition". Il s'agissait au départ de souligner le rôle des mobilisations politiques contemporaines dans la reformulation de l'identité culturelle et de la tradition. Autrement dit, la tradition ou la culture n'étaient pas quelque chose d'immuable, intemporel, mais un contenu malléable en fonction d'intérêts, de contextes, d'enjeux politiques. De là, on a parfois glissé vers des tentatives de disqualification des discours océaniens sur la tradition, avec des anthropologues se posant en gardiens de l'authenticité culturelle contre les élites océaniennes.
Depuis plusieurs années, l'essor des églises mormones et adventistes, puis de la «troisième vague» du christianisme océanien - les mouvements évangéliques et pentecôtistes - semble contester, fragiliser cette "tradition culturelle chrétienne" élaborée par les églises historiques et faire entrer l'Océanie dans une nouvelle phase de globalisation religieuse. De nombreux anthropologues considèrent notamment que ces églises sapent les fondements de la vie communautaire et détruisent la mémoire culturelle. Une des questions que l'on peut se poser est de savoir si à leur tour, ces églises sont susceptibles de faire émerger de nouvelles "traditions", de nouvelles articulations entre christianisme et cultures, traditions locales.
L'anthropologie a parfois du mal à appréhender ces changements religieux et les renversements de perspective qu'ils produisent. En Océanie comme ailleurs, le fait que les pays occidentaux (surtout européens) soient désormais perçus par beaucoup de Chrétiens du "Sud" comme des sociétés en voie de déchristianisation, voire comme des terres de mission, incite à ne plus appréhender uniquement le christianisme comme un facteur d'occidentalisation.
Les journées d'études qui auront lieu les 29 et 30 mai visent à la fois à dresser un état des lieux du christianisme océanien contemporain et à réfléchir aux approches anthropologiques disponibles pour rendre compte des rapports complexes entre christianisme et cultures locales. Elles rassembleront plusieurs des meilleurs spécialistes de ces questions, pour deux jours de discussion organisées en trois ateliers et une table ronde. Pour lire le programme détaillé, cliquez ici.
Illustrations: 1ère page du programme (photo G. Malogne-Fer, vitraux de la cathédrale de Papeete) ; temple mormon à Moorea (G. Malogne-Fer) ; petite église à Manus Island, Papouasie Nouvelle-Guinée (original sur le site Britannica).