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pacifique - Page 8

  • C'est où, Kiribati ?

    867aa0e288b5e9f179d29f052ae03f90.jpgLes Kiribati ont surgi par surprise dans l’actualité française du mois d’août, à l’occasion du naufra- ge du chalutier Sokalique, au large de l’île d’Ouessant, et de la responsabilité d’un cargo sous pavillon de ces îles micronésiennes dans l’accident. Au fait, c’est où les Kiribati ? Grâce à Rumaroti Tenten, enseignant au Tangintebu Theological College de South Tarawa – l’école de formation de la Kiribati Protestant Church – et auteur du chapitre Kiribati dans le livre édité en 2007 par Manfred Ernst (Globalization and the Reshaping of Christianity in Oceania), on peut tout savoir, ou presque sur ces îles du Pacifique, y compris bien sûr ce qui concerne un paysage religieux relativement diversifié pour une population d’environ 95000 personnes.

    La république de Kiribati, connue sous le nom des îles Gilbert jusqu’en 1979, estdc1167a77719b72fb8fc27888739cf06.jpg constituée d’un ensemble de 33 atolls (dont 23 inhabités) au centre de l’Océan Pacifique, étalés sur des distances immenses : 3870 km d’est en ouest et 2050 km du nord au sud. Les trois archipels qui la composent sont d’anciennes colonies britanniques, annexées entre 1915 et 1937 : après la découverte de phosphates sur l’île de Banaba en 1908, le groupe des îles Gilbert (stricto sensu) et celui des îles Ellice deviennent britanniques en 1915-1916, puis l’île Christmas (aujourd’hui Kirimati) et les îles de la Ligne en 1919 et enfin les îles Phoenix en 1937. En 1975, les îles Ellice se sont prononcées massivement en faveur d’une séparation, donnant naissance en 1978 à l’État indépendant de Tuvalu.

    3a0197325188f4d46da46f307ee82208.jpg Les réserves exploitables de phosphate, explique R. Tenten, étaient épuisées lors de l’accession à l’indépendance. L’essentiel de l’économie des Kiribati repose aujourd’hui sur le coprah et la pêche (exportations mais aussi accords de pêche, comme celui conclu en 2003 avec l'Union européenne). Le tourisme est peu développé : autour de 4000 visiteurs par an. Pour réduire la dépendance vis-à-vis des exportations et faire évoluer son économie, le gouvernement de Kiribati mise aujourd’hui sur l’éducation, afin d’augmenter le niveau de formation. Le registre maritime de Kiribati (basé à Singapour), avec ce qu'il est convenu d'appeler un "pavillon de complaisance" pour les navires de commerce (créé en juin 2006 par amendement au Kiribati Merchant Shipping Act), vise évidemment à apporter à ce pays relativement pauvre des ressources supplémentaires - 5,6 millions d'euros par an selon Libération. Le gouvernement des Kiribati suit ainsi l'exemple d'autres îles du Pacifique, notamment Tuvalu.

    Il s’efforce en outre d’enrayer les concentrations de population trop importantes sur certaines îles, en particulier sur l’atoll de Tarawa, la capitale du pays (où vit près de la moitié de la population), un problème récurrent qui a inspiré plusieurs plans de déplacement de populations depuis les années 1930, décrits par Karen Nero dans The Cambridge History of Pacific Islanders: des îles Phoenix vers des îles peu peuplées au sud des îles Gilbert, des îles Gilbert et de Sydney Island vers l’île de Ghizo aux Salomon sous la période coloniale et plus récemment des îles Gilbert (Tungaru en langue locale) vers les îles de la Ligne. En 1985, écrit K. Nero, seulement 3,5% des I-Kiribati avaient vécu à l’étranger, autrement dit la solution aux problèmes de surpopulation passe aussi par l’ouverture de routes migratoires. La plupart de ces émigrés travaillaient dans les mines de Nauru, dont l’activité a cessé à la fin des années 1990, ou comme marins. En 1994, Kiribati et Tuvalu ont demandé à la Nouvelle-Zélande et à l’Australie une augmentation des permis de travailleurs migrants, qui leur a été refusée.

    5ed9821e5ee56f45d2d91b08de27ca16.jpg En grande majorité, les habitants des Kiribati appartiennent à l’une des deux églises établies au 19ème siècle: l’église catholique (54%) et la Kiribati Protestant Church (37% au recensement de 2000). La première s'est implantée au cours des années 1880 et a ouvert des écoles à partir de 1925. La seconde, qui rassemble différentes sensibilités protestantes (presbytériens, congrégationalistes, baptistes, méthodistes et anglicans), est issue des deux missions ayant joué un rôle majeur dans la diffusion du protestantisme dans le Pacifique: l’American Board of Commissioners for Foreign Missions (ABCFM), dont beaucoup de missionnaires en Micronésie étaient hawaiiens ; et la London Missionary Society (LMS), présente dans le Pacifique depuis 1797 (date de l’arrivée du premier bateau, le Duff, en baie de Matavai à Tahiti) et appuyée par des missionnaires samoans. La LMS ayant rencontré davantage de succès, c’est elle qui prend en charge l’ensemble des îles à partir de 1917, date à laquelle l’ABCFM se retire. La Kiribati Protestant Church, en tant qu’église indépendante, a vu le jour en 1968. Elle se distingue notamment par la place qu’elle accorde aux femmes, puisqu’elle compte aujourd’hui 20 pasteures (sur 120).
     
    À Kiribati comme dans beaucoup d’îles du Pacifique, on observe depuis les années 1970-80 trois tendances:
    - Une église catholique plutôt stable, voire en légère progression
    - Un déclin relatif de l’église protestante historique (le nombre de ses membres augmente moins vite que la population globale)
    - Une progression des églises de la «deuxième vague » (Mormons et adventistes) puis de la «troisième vague», plus récente (Pentecôtistes, témoins de Jéhovah, Bahá’í).

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    L’église mormone, qui gère notamment une école secondaire à Tarawa (la Moroni High School) est la troisième église de Kiribati, même si elle arrive loin derrière les deux églises historiques : présente depuis 1976, elle comptait 2300 membres au recensement de 2000. Elle est suivie de près par deux mouvements présents depuis l’après-guerre (respectivement 1954 et 1947) : les Bahá’í (2052), qui connaissent depuis plusieurs dizaines d’années une progression significative dans les îles du Pacifique, et les adventistes (1400).
    On recense aujourd’hui à Kiribati un nombre étonnant d’églises pentecôtistes ou évangéliques, le plus souvent originaires des Etats-Unis : la Church of God, première arrivée (en 1954), les assemblées de Dieu – qui reçoivent des missionnaires fidjiens et américains et en ont elles-mêmes envoyés aux îles Marshall -, la Church of Christ, la New Apostolic Church. La Kiribati New Testament Pentecostal Church est venue s’ajouter à la liste en 2000, à la suite d’une scission survenue au sein de la Church of God. Comme c’est le cas sur tous les continents, ici aussi, la croissance du pentecôtisme repose donc à la fois sur la multiplication des activités missionnaires extérieures et les divisions internes aux églises locales.
     
     
    Photos d'illustration
    L'atoll de Tarawa vu d'avion (trekearth.com)
    Le drapeau officiel de la république de Kiribati  
    Les autres photos de Kiribati sont issues du site galenfrysinger.com

  • Louis Levant, itinéraire d’un pasteur pentecôtiste en Océanie française

    medium_louis2.2.jpgIl y a une semaine, le 14 octobre, le pasteur Louis Levant, ancien président des assemblées de Dieu de Polynésie française et pasteur de l’église d’Orovini à Papeete, quittait Tahiti pour retourner vivre dans son pays d’origine, la Nouvelle-Calédonie. Arrivé en Polynésie française en 1979, il a joué pendant 27 ans un rôle de tout premier plan dans l’émergence et la structuration de cette église, si bien que reprendre les principales étapes de son parcours, c’est aussi revisiter l’histoire du pentecôtisme polynésien. Je n’en reprendrai ici que quelques-unes.

    Vietnamien du pays minier néo-calédonien
    Né de parents vietnamiens, venus de l’Indochine française pour travailler dans les mines de nicklel, de chrome et de manganèse en Nouvelle-Calédonie, Louis Levant a grandi dans une famille de 14 enfants, installée à 400 kilomètres au nord de Nouméa. Comme ses parents, il fréquente alors l’église catholique. « La préoccupation première de mes parents, c’était de survivre », me disait-il lors d’un entretien en janvier 2001. « Mes parents travaillaient dans les mines, ils avaient un numéro, c’était peut-être plus facile pour le contremaître. Ils ont travaillé sur les mines de nickel, ils ont acheté un petit bouiboui et avec les économies après, ça s’est agrandi, le petit bouiboui est devenu un magasin ».

    Mobilité individuelle et conversion
    En 1970, Louis Levant part à Montpellier pour suivre des études de droit. « À cette époque, dit-il, je croyais en Dieu, c’est vrai, mais ma seule préoccupation, c’était de finir mes études, je voulais faire haute administration ou barreau, avec un ami mélanésien. » C’est là qu’il se convertit au pentecôtisme, des circonstances que l’on retrouve très fréquemment dans les itinéraires pentecôtistes : une mobilité sociale et géographique qui éloigne du milieu familial et renforce la conviction qu’il faut par soi-même trouver le moyen de « faire sa vie » ; la rencontre avec des jeunes qui vivent le christianisme non comme un héritage obligé mais un engagement personnel. À la même époque, l’organisation Youth With a Mission (Jeunesse en Mission) recrute, dans le quartier polynésien de Ponsonby à Auckland, de futurs « équipiers » parmi la jeune génération polynésienne née en Nouvelle-Zélande ou venue y étudier. Exode rural, migrations internationales, mobilité sociale : le pentecôtisme est d’abord une religion de la mobilité.
    A Montpellier, Louis Levant rencontre des étudiants pentecôtistes qui distribuent des bibles au restaurant universitaire. Il accepte leur invitation pour des réunions de jeunesse et de prière où l’on parle de guérisons, de vies transformées puis rejoint une petite église pentecôtiste de la région.

    Missions pentecôtistes dans le Pacifique francophone et protestantisme chinois
    L’action missionnaire des assemblées de Dieu françaises, qui s’organise à partir de 1955 (les assemblées elles-mêmes sont créées en 1932) se concentre sur les colonies françaises, qui accèdent à l’indépendance au cours des années 1960, et sur les DOM-TOM : Gabon, Haute-Volta, Côte d’Ivoire, ancienne Indochine, la Réunion. Elle est présente dès 1955 en Nouvelle-Calédonie. Mais son implantation en Polynésie française est beaucoup plus tardive et emprunte des chemins détournés (cf. article « Une histoire hakka ») : c’est d’abord au sein de la communauté chinoise de Tahiti, sous l’impulsion d’un évangéliste sino-américain, que le pentecôtisme y apparaît en 1967.
    En 1979, lorsque Louis Levant, devenu pasteur des assemblées, est appelé en Polynésie française pour seconder Roger Albert, il rejoint donc une église chinoise, l’église Alléluia dont Roger Albert est le pasteur depuis 1975. Son arrivée est liée à une crise survenue entre missionnaires français, sur une question essentielle et qui déterminera toute l’histoire du pentecôtisme polynésien : faut-il créer des églises communautaires, regroupant séparément les Chinois, les Polynésiens, les Popa’a (Européens, blancs) ou une seule église transculturelle ?
    Le pasteur Réaux, ancien missionnaire en Afrique, penche pour la première solution. Désavoué par la direction des missions, il crée l’église Morija, qui s’éteint en 1986. Devenu pasteur d’Alléluia, Louis Levant – comme Roger Albert – refuse tout repli communautaire, qu’il considère comme une forme de « racisme » et lance des campagnes d’évangélisation qui, en amenant à Alléluia des Polynésiens de toutes origines, entraîneront son licenciement en 1982.
    Les assemblées de Dieu polynésiennes sont donc nées de cette rupture entre la direction d’Alléluia et Louis Levant qui, suivi par 80% des fidèles environ, a lancé à cette époque, dans la vallée de Titioro, la première assemblée. Les années 1980 et 1990 ont vu l’essor rapide de cette église, à Tahiti (Papeete, presqu’île de Taravao) puis dans les îles. Dans le même temps, elle reste perçue par beaucoup de Polynésiens comme une affaire de Chinois, « les Alléluia » : jusque dans les années 2000, on entend dire que « ce sont des Vietnamiens qui font ça » (le beau-frère de Louis Levant, Albert Richardson, l’a rejoint en tant que missionnaire, mais l’église compte désormais plusieurs pasteurs locaux).

    Pasteur Levant sur RTV
    Sous la présidence de Louis Levant, les assemblées de Dieu ont créé plusieurs associations de jeunesse, installé des équipes d’aumônerie à l’hôpital et à la prison. Mais aucune de ces initiatives n’a eu un impact comparable à celui de la station de radio ouverte en 1997, te vevo o te tiaturira’a (RTV, la « radio de l’espoir »), première radio chrétienne en Polynésie française (1). En 2000, un sondage Louis Harris estimait à plus de 30000 le nombre de personnes qui connaissent RTV dans les îles Sous-le-Vent et entre 4400 et 7700 le nombre de ses auditeurs tout au long de la semaine.
    Parfois surnommé « pasteur gadget » par les fidèles, pour son goût immodéré des innovations technologiques, Louis Levant s’est beaucoup investi dans cette entreprise qui lui a ouvert les portes de beaucoup de foyers polynésiens, bien au-delà des murs de son église : dans leur voiture, au bureau, à la maison, des Polynésiens protestants, adventistes ou catholiques écoutent « Levant, le matin sur RTV ». Jusque dans les bureaux de l’église protestante ma’ohi, on entend RTV, qui ne se présente jamais comme la radio des assemblées (ce qu’elle est, objectivement) mais comme une radio « chrétienne ».
    Or, ce type de média entretient des affinités évidentes avec les attentes contemporaines vis-à-vis de la religion : une expérience personnelle, quelque chose de « spirituel mais pas religieux » que l’on peut construire en partie par soi-même en dehors de l’autorité institutionnelle, en lisant les livres des évangéliques nord-américains, en écoutant la radio ou en assistant aux concerts organisés par RTV – le québécois Luc Dumont, Exo.

    A suivre…
    En 2004, le pasteur Éric Barber a succédé à Louis Levant à la présidence des assemblées. De mère polynésienne, c’est avant tout un évangéliste, à l’initiative des missions lancées depuis 2000 aux îles Marquises, tandis que Louis Levant serait plutôt un « pasteur-berger », davantage tourné vers l’accompagnement des membres de l’église que vers la conquête de nouveaux membres. Louis Levant a choisi de suivre des formations à l’église Nouvelle Vie de Longueuil, une méga-église de la banlieue de Montréal avec laquelle il entretient depuis plusieurs années des relations suivies et qui est aussi un des pôles majeurs d’innovation au sein du pentecôtisme francophone. Un pôle qui contrebalance notamment l’orientation très conservatrice des assemblées de Dieu françaises et diffuse en particulier les méthodes du counseling ou psychologie chrétienne – un secteur qui connaît au sein du protestantisme évangélique un engouement considérable.
    Louis Levant a rejoint les assemblées néo-calédoniennes, historiquement proches des assemblées françaises du nord de la France (plus conservatrices qu’au Sud), afin de participer à la formation des pasteurs et à la mise en place d’un réseau pentecôtiste francophone dans le Pacifique. Une raison supplémentaire pour entreprendre l’étude sociologique du pentecôtisme et plus largement du protestantisme évangélique néo-calédonien qui, comme je le soulignais dans une note en juillet dernier, reste à faire.
     
     
    1. Il y a aujourd'hui en Polynésie française quatre stations de radio créées par des églises : l'église adventiste du septième jour, l'église catholique et, depuis peu, l'église protestante ma'ohi.

  • Deep Inside with the Holy Spirit : Surfeurs Chrétiens dans le Pacifique

    medium_CS_NZ_2.jpegAu début des années 1980, dans le sillage des différents mouvements de «sportifs chrétiens» qui voient alors le jour en terrain protestant évangélique nord-américain, de jeunes surfeurs australiens créent la première association de Surfeurs Chrétiens, destinée à évangéliser les milieux du surf, a priori bien éloignés des valeurs de modération et de la mise en ordre des vies personnelles prônées par le protestantisme évangélique. Mais les jeunes évangéliques, surtout ceux qui sont «nés dans l’église», ont aussi envie de se distinguer du rigorisme parental et de la société environnante trop «tièdes» en affirmant une identité chrétienne, radicale, moderne et sportive. C’est porté par cet effet de génération, puis par l’effet d’imitation lié à la médiatisation de plusieurs champions internationaux «chrétiens», que le mouvement, devenu Christian Surfers International (CSI) s’est implanté dès 1985 en Nouvelle-Zélande, puis aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne (au cours des années 1990), en Europe et au Japon. En 2001, le mouvement brésilien  surfitas de Christo s’est affilié à CSI, suivi par d’autres associations sud-américaines. L’organisation évangélique charismatique Jeunesse en Mission (Youth With a Mission, l’une des plus importantes organisations missionnaires actuelles) a elle aussi fondé un «ministère» axé sur le surf, Surfers for  Missions International (SFMI), qui collabore avec CSI au sein du réseau mondial Surf Ministries International fondé en 1993.


    medium_logo_CS_NZ.2.jpegSelon son site Internet, CSI compte aujourd’hui des missions dans quinze pays et plus de 400 «ouvriers volontaires». Le mouvement vise surtout à exercer, par le biais de surfeurs professionnels médiatiques, une influence sur leur jeune public, en recourant à trois principales techniques :


    - L’organisation de compétitions internationales, sur le modèle de la Jesus Pro Am fondée en 1984 en Australie.
    - La formation des champions de surf « chrétiens » aux méthodes de communication-évangélisation, afin d’utiliser efficacement la couverture médiatique dont ils bénéficient.
    - La diffusion d’un ensemble de produits tels que tee-shirts, films, musiques, publications.


    medium_CS_Bible.jpeg En outre, CSI a développé une série d’activités destinées plus spécifiquement aux églises locales, selon une logique d’agence de moyens que l’on retrouve désormais de plus en plus en milieu protestant évangélique : ministères pour la famille, les jeunes, les médias, séminaires de formation, etc. Cette dynamique qui fonctionne en réseaux internationaux ouvre à chaque église des possibilités bien plus larges que ce qu’elle aurait pu mettre en œuvre dans le seul cadre de la congrégation locale.

    Elle témoigne enfin du fait que, pour les évangéliques, l’engagement ne s’arrête pas aux portes de l’église, loin s’en faut : tous les domaines de la vie sociale, économique, culturelle ou politique sont des terrains de mission car selon la formule utilisée par Loren Cunningham, fondateur de Jeunesse en Mission, «la course se joue à l’extérieur, dans le monde lui-même».

    Surfeurs Chrétiens à Tahiti

    En Polynésie française, le surf compte beaucoup de pratiquants amateurs et près de 300 licenciés. C’est un ancien équipier de Jeunesse en Mission, lui-même surfeur et shaper (affûteur de planches) réputé, qui est à l’origine de l'association Surfeurs Chrétiens Tahiti officiellement créée en 1998. L’année précédente, une campagne d’évangélisation menée à Tahiti par une équipe de SFMI, des équipiers locaux de Jeunesse en Mission et les Assemblées de Dieu de Polynésie française avait donné de premiers résultats encourageants. En 2001, l’association comptait 29 adhérents, dont 11 compétiteurs, un nombre modeste au regard du rôle au sein du surf polynésien et de l’impact médiatique que lui assure depuis 1999 la Sapinus Longboard Classique, une rencontre de niveau international qui a lieu chaque année sur la côte ouest de Tahiti. Le reste de l’année, les activités de Surfeurs Chrétiens Tahiti consistent, comme l’indiquent ses statuts, à organiser régulièrement «des animations de jeunesse avec projection de film de surf et concert de musique chrétienne sans alcool».

    Deep Inside : être loin dans le tube formé par une grande vague (lexique du surf)