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évangéliques - Page 4

  • Un petit détour par la Suisse avant quelques nouvelles du Pacifique

    lapin alice.jpgPar manque de temps, nous en étions restés depuis près de deux mois au tour de l'île de Rarotonga et j'ai laissé passer plusieurs occasions de publier de nouvelles notes sur l'actualité récente des îles du Pacifique. Voici donc un rapide tour d'horizon en trois étapes, en commençant par un petit détour en Suisse.

     

    Géographie spirituelle et référendum anti-minarets

    minaret genève.jpgComme l'a noté mon collègue Sébastien Fath, l'engagement du parti de la droite évangélique suisse, l'Union démocratique fédérale, dans la campagne référendaire pour l'interdiction des minarets puise une part de son inspiration dans la théologie du "Spiritual Mapping" ou géographie spirituelle, un courant du protestantisme charismatique lié à la notion de "combat spirituel" (Spiritual Warfare) popularisé par des auteurs comme Peter C. Wagner, John Dawson ou George Otis Jr.

    Le chercheur suisse Philippe Gonzalez a publié en mars 2008, dans la revue Terrains, un intéressant article sur cette question, intitulé "Lutter contre l'emprise démoniaque. Les politiques du combat spirituel évangélique", article dont on peut lire le résumé ici. Quant à moi,  j'ai eu l'occasion d'évoquer l'entreprise de "libération spirituelle" des villes et le réinvestissement symbolique des territoires qui découlent de cette théologie dans un article de Social Compass et dans un entretien à la radio suisse romande. L'article n'est malheureusement pas accessible en ligne mais Frédéric Dejean en avait fait en 2007 un compte rendu très complet sur son site "Géographie et religion". L'entretien à la radio est en revanche disponible (pour l'écouter, cliquez ici): je faisais notamment remarquer que la logique d'identification des esprits et des "bastions démoniaques" (evil strongholds) dans l'espace urbain conduit inévitablement à focaliser l'attention sur les lieux de culte non-chrétiens. Le résultat du référendum suisse souligne donc les enjeux politiques de cette reterritorialisation de l'imaginaire évangélique en contexte multiculturel et multiconfessionnel.

  • Quand les pentecôtistes dansent la hula : nouveau texte en ligne

    religionspop.jpgJe participais la semaine dernière, à l'université de la Réunion, à des journées d'études sur le thème "religions populaires et nouveaux syncrétismes". Les actes de ces journées seront publiés au cours des prochains mois mais, en attendant, les organisateurs ont eu la bonne idée de mettre en ligne les versions provisoires des communications, sur le site du département d'anthropologie et d'ethnologie, "Anthropologie en ligne". Ma communication, intitulée "Peut-on danser pour Dieu ? Le pentecôtisme polynésien entre rigorisme et 'réveil culturel' ", est donc accessible en cliquant ici ou dans la colonne de gauche - liste "à lire (en ligne)", sous le titre "La hula, pentecôtisme & danses polynésiennes".

    A partir d'une danse observée dans une des églises pentecôtistes de Tahiti en 2002, ce texte reprend la généalogie d'une nouvelle pratique apparue au cours des années 1990 dans certains milieux évangéliques charismatiques de type "troisième vague". hula.jpgLa hula, danse traditionnelle hawaiienne, a d'abord été progressivement introduite dans plusieurs églises locales de la United Church of Christ, l'église protestante historique des îles Hawaii, dans le sillage du puissant mouvement de renouveau culturel qu'ont connu ces îles à partir des années 1970. Expression de la culture et de la foi chrétienne, cette hula n'est pas, comme l'a bien expliqué Akihiro Inoue dans une thèse soutenue en 2003 à l'université d'Hawaii, la hula traditionnelle (qui évoquait les esprits et les divinités naturelles) ni la hula moderne (conçue pour les touristes et focalisée sur les mouvements de hanche des danseuses): c'est une "hula chrétienne", appelée aussi "hula des mains" car elle consiste essentiellement en des mouvements des bras et des mains.

    Cette hula a ensuite été reprise par certains courants pentecôtistes/charismatiques qui y ont trouvé un moyen spectaculaire de se distinguer à la fois du protestantisme traditionel polynésien et des églises pentecôtistes classiques, tous les deux opposés à la pratique de la danse pendant les cultes: les premiers au nom d'une distinction sacré/profane qui encourage la constitution de groupes de danse Island breeze.jpgdans les paroisses mais interdit de danser dans le temple ; les seconds par peur de voir resurgir les "démons" de la culture pré-chrétienne en autorisant une trop grand libération des sens. Le mouvement Island Breeze, en particulier, qui est une branche de l'organisation internationale Youth With a Mission fondée en 1979 par le Samoan Sosene Le'au, a joué un rôle essentiel dans la promotion des danses polynésiennes comme expression de la foi chrétienne et comme moyen d'action missionnaire.

    Le texte suit donc l'itinéraire de la hula chrétienne jusqu'à cette église pentecôtiste de Tahiti, en montrant comment des circulations régionales,  des évolutions internes au pentecôtisme et une reformulation savante des relations entre christianisme et cultures locales contribuent finalement à l'élaboration de nouvelles pratiques ambigües: entre d'un côté, une recherche de "virtuosité" religieuse et de l'autre une volonté populaire de renouer avec les danses et les musiques polynésiennes. Bonne lecture !

     

     

  • Pentecôtisme en Polynésie française sur Google Books

    couv-yf.jpg Des extraits du livre que j'ai publié en 2005 sur le pentecôtisme en Polynésie française sont désormais disponibles sur Google Books. Un bon nombre de pages passent ainsi en libre accès, pour tous ceux qui souhaitent y jeter un oeil, y faire des recherches par mots-clés ou avoir un aperçu assez complet du livre avant de le commander. Il suffit de cliquer ici. Bonne lecture !