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Rechercher : jeunesse en mission

  • Presentation

    With this first text of presentation, I am beginning to build the English side of this blog. It may be not perfect, as you can guess English is not my mother tongue, but I hope it can be useful to those interested in these matters.


    medium_CICC_Matavera.JPGThe islands of Polynesia are located in a triangle whose three corners are New Zealand (South), Rapa Nui also called Easter Island (East) and Hawaii (North). French Polynesia is roughly at the centre of this triangle and is made of five archipelagos: The Windward Islands (Tahiti and Moorea), the Leeward Islands (the most famous being Bora Bora), the Austral Islands, the Tuamotu-Gambier and the Marquesas.
    Those who know contemporary Polynesia and more widely Oceania, know how essential is the place of Christianity in these societies. This is obviously not what the tourism industry chooses to sell destinations like Tahiti, even if one can see every Sunday morning some tourists – on the advice of their guides – attending the services of the Protestant Churches in French Polynesia, Cook Islands or elsewhere to hear the traditional hymns. Until recently, the Oceanists haven’t seen Christianity either as a valuable object of study, considering it as a fatal danger for local cultures or preferring to ignore it in order to focus on what seemed to have “resisted” or what was going to be shortly erased from memories.
    The subject of this blog is Polynesia of today, that has been Christian for more than 100 years, and more specifically the last wave of Christianity in Polynesia: Evangelical and Pentecostal Protestants, who are experiencing since the 80’s a rapid growth, mainly at the expense of the Historical Protestant Churches.
    Speaking about Polynesia of today means to take into account the 232000 Pacific people living in New Zealand, Samoans, Tongans, Cook Islanders (more numerous in New Zealand than in their country of origin), Tuvaluans, Niueans… Auckland is the Capital of this Polynesian Diaspora, concentrated in the South suburbs of Otara and Mangere. Polynesia is nowadays also urban: 53% of the inhabitants of French Polynesia are living in town, 48% in the American Samoa, 32% in Tonga.
    The choice of Polynesia as a field of research is not a way to escape from the strong currents of the contemporary word to take refuge in the quiet lagoons of exotic paradises. It is a way to understand evolutions of Christianity whose scale and consequences are still largely unknown: the worldwide expansion of Evangelicals and Pentecostals, the rise of new missions from Africa, Asia and Oceania that aim to re-evangelize the Western countries… among other things.
     
    (Photo : the Protestant Temple of Matavera, Cook Islands Christian Church, Rarotonga. Copyrights G. Malogne-Fer)

  • Anthropology of Global Pentecostalism & Christianity, Conflicts and Renewal (2 publications)

    49123.jpgindex.jpgDeux livres sont parus récemment, auquel j'ai contribué : The Anthropology of Global Pentecostalism and Evangelicalism, dirigé par Simon Coleman et Rosalind Hackett (New York University Press) et Christianity, Conflict, and Renewal in Australia and the Pacific, sous la direction de Fiona Magowan et Carolyn Schwarz (Brill).

    Le sommaire du livre de S. Coleman et R. Hackett est accessible en cliquant ici. Ci-dessous,  le sommaire du second livre et ma contribution, téléchargeable au format pdf.

     

    Christianity, Conflict, and Renewal in Australia and the Pacific

    Part 1- Christian Transcendence and the Politics of Renewal

    Comments John Barker

    A dispute at the Lord’s Supper : Theology and Culture in the Mâ’ohi Protestant Church (French Polynesia) –  Gwendoline Malogne-Fer

    Pentecostal Churches in Honiara : The Charismatic Schism in the Anglican Chruch of Melanesia – Rodolfo Maggio

    Youh with a Mission in the Pacific Islands : From Charismatic Global Culture to the Reshaping of Local Cultural Identites – Yannick Fer. (pour télécharger ce chapitre, cliquez ici)

    Valuing Spiritual Intimacy : Convergences and Counterpoints of Christianity in an Economy of Yolngu Performance- Fiona Magowan

    Part 2 Christian Renewal and the Transformation of Persons

    Comments Diane Austin-Broos

    Two Baskets Worn At One : Christianity, Sorcery, and Sacred Power in Vanuatu –John Patrick Taylor

    In Search of Wellness : Christinanity and Life Itself in Northern Aboriginal Australia- Carolyn Schwarz

    Go dis Your Health : Healing Metabolic Disorders in Samoa- Jessica Hardin

    Part 3 Christian renewal and Change in regional Development

    Comments Joel Robbins

    « We Will Not Sit Down » : Exploring Agency through Christian Music at Lake Kopiago, Papua New Guinea- Kirsty Gillespie

    « Christ was for Papuans » Gogodala Pastors and the Circulation of Evangeical Christianity in South Western Papua- Alison Dundon

    Saving States, Saving Souls : Australian Interventions in Solomon Islands- Debra McDougall

  • A propos de Maré. Religion et conflits dans les îles du Pacifique

    maré,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesLe samedi 6 août 2011, quatre jeunes Kanaks sont morts sur l’île de Maré (Nouvelle-Calédonie) à la suite d’affrontements entre un collectif d’usagers d’Air Calédonie (Aircal) qui bloquait l’aéroport local et des habitants du district de Guahma venus les déloger. Dans un premier temps, les médias ont évoqué les tensions nées de ce blocage (maintenu depuis le 22 juillet) pour expliquer l’explosion de violence: un mouvement de protestation contre la hausse des tarifs mise en place dans le cadre du redressement de la compagnie aérienne, qui relie notamment les îles Loyauté (dont Maré fait partie) à Nouméa et représente donc un enjeu important pour les habitants de ces îles. Puis des comptes rendus plus approfondis ont été publiés, comme maré,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristescet article du 9 août (accès payant) où la correspondante du Monde à Nouméa, Claudine Wéry, resituait le drame dans une généalogie complexe qui entrecroise des rivalités de chefferies (le chef coutumier de l’île, Nidoish Naisseline, du district de Guahma, est aussi président du conseil d’administration d’Aircal), des luttes politiques entre différentes tendances indépendantistes kanakes, des conflits fonciers (un projet de redécoupage cadastral des terres coutumières) et enfin, des lignes de fracture religieuses, héritées de la compétition que se sont livrées missionnaires catholiques et protestants à Maré au 19ème siècle.

    Les premiers missionnaires des îles Loyauté ont été des Polynésiens protestants originaires de Samoa et maré,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesdes îles Cook, envoyés par la London Missionary Society. Ils sont arrivés à Maré en 1841 et ont été accueillis par le chef Naisseline (ancêtre de l’actuel chef de l’île) qui s’est converti au protestantisme. Des missionnaires britanniques les ont rejoints en 1854. Trois ans plus tard, l’implantation de la mission catholique dans les îles Loyauté, soutenue par la France (qui avait annexé la Nouvelle-Calédonie en 1853) crée de vives tensions sur l’île : les distinctions religieuses recoupent des rivalités internes, entre chefferies kanakes, et suscitent des conflits fonciers. Quand deux missionnaires maristes cherchent à s’implanter en s’alliant avec un chef opposé au protestantisme, devenu majoritaire sur l’île, ils sont rapidement accusés d’avoir empiéter sur le territoire du chef protestant Naisseline, et doivent quitter l’île en 1870. A leur retour en 1875, les tensions ressurgissent, au point que le gouverneur décide de tracer des lignes de démarcation. Les troubles se poursuivent tout au long des années 1870 et 1880.

    En août 2011, c’est pourtant aux autorités religieuses – l’église catholique et l’église protestante historique (EENCIL, église évangélique en Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyauté) – que le gouvernement local a confié une mission de médiation entre les communautés en conflit. On retrouve ici une ambivalence maré,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesobservable dans la plupart des sociétés océaniennes: d’un côté, les appartenances religieuses produisent ou renforcent des divisions, notamment au sein des communautés insulaires, des villages. De l’autre, le christianisme est devenu dans beaucoup d’îles du Pacifique une référence commune, inscrite dans les Constitutions des Etats océaniens comme un élément fondateur de l’identité nationale. Une référence qui peut donc permettre – en dépassant les distinctions confessionnelles – d’apaiser des conflits et de surmonter de graves divisions.

    maré,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesDans un chapitre que j’ai publié cette année («Religion, Pluralism and Conflicts in the Pacific Islands») dans le Blackwell Companion to Religion and Violence dirigé par Andrew R. Murphy, j’évoquais ces trois aspects des relations entre religions et conflits en Océanie.

    Pax Christiana. Le premier, ce sont les limites du récit enchanté repris à la fois par certaines églises, des missionnaires et parfois par des Océaniens eux-mêmes: une version trop univoque de l’histoire, en noir et blanc, qui voudrait que la christianisation ait instauré dans toutes ces îles une paix maré,darbystes,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesinédite, rompant avec la barbarie des affrontements antérieurs. Les missions chrétiennes ont effectivement éradiqué les violences rituelles et imposé par des jeux d’alliances politiques une «Pax Christiana» en unifiant les communautés insulaires, le plus souvent sous l’autorité d’un roi converti. Mais elles ont aussi contribué dans beaucoup d’endroits, au moins dans un premier temps, à raviver des rivalités et des tensions entre communautés, désormais divisées aussi par les frontières confessionnelles.

    Tensions locales. Avec le temps, la coexistence des deux églises historiquement dominantes – catholique et protestante – s’est apaisée et les mariages interconfessionnels sont devenus plus nombreux. Un sondage Louis Harris réalisé en 2000 à Tahiti montrait par exemple que 26% des protestants étaient mariés à un(e) catholique. Mais au cours des années 1980-90, la progression rapide des églises maré,darbystes,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesévangéliques, le plus souvent pentecôtistes, ou l’implantation d’autres églises minoritaires – adventistes, mormons, témoins de Jéhovah – a suscité de vives tensions dans plusieurs îles et villages polynésiens. En 2000, par exemple, la Cour suprême de Samoa a dû rappeler le principe constitutionnel de liberté religieuse, face aux chefs traditionnels (matai) du village de Saipipi, qui avaient expulsé 32 personnes ayant organisé des études bibliques d’inspiration évangélique sur un terrain communautaire. En 2006, en dépit d’un arrêt de la Haute Cour de Tuvalu, un conseil d’anciens d’un des villages de cette île polynésienne persistait à menacer d’expulsion un groupe de fonctionnaires membres d’une église darbyste.

    Médiation et unité nationale. Et pourtant – et c’est le troisième aspect de ces relations entre églises et conflits – au niveau national, les «valeurs chrétiennes» comprises comme un patrimoine culturel commun et non-confessionnel, jouent dans beaucoup de pays de la région un rôle essentiel d’unification et de résolution des conflits locaux. maré,darbystes,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesLe cas le plus exemplaire est sans doute celui des îles Salomon, où la Solomon Islands Christian Association, qui regroupe un ensemble d’églises représentant 90% de la population de cet Etat mélanésien, est intervenue au tournant des années 2000 pour apaiser une grave crise politique et mettre fin aux affrontements entre les milices de Malaita et celles des habitants de Guadalcanal qui cherchaient à expulser ces communautés migrantes installées notamment près de la capitale Honiara. Les responsables d'églises chrétiennes réunis en équipe interdénominationnelle (dirigée par un pasteur maré,darbystes,nouvelle-calédonie,tahiti,îles salomon,samoa,tuvalu,christianisme,protestantisme,violence,conflits,médiation,melanesian brothers,anthropologie,religion,océanie,pacifique,polynésie,mélanésie,maristesadventiste) sont alors apparues comme les seuls acteurs capables de dépasser les clivages insulaires pour renouer le dialogue entre les belligérants et aboutir à un accord de paix en octobre 2000. Les Melanesian Brothers, un ordre religieux anglican, ont en outre gagné au cours de cette crise une aura considérable, en s’interposant constamment entre les milices et en libérant de nombreux otages. Une aura qui a pris en 2003 la dimension du martyr, quand sept frères ont été assassinés par un adversaire irréductible des accords de paix.

     

    Illustrations: Un avion d'Aircal; carte et Eglise La Roche, île de Maré (Destination îles Loyauté); Church family (nzchurch.net); couverture de Religion and Violence; Erromango, Vanuatu ("Pacific Island Tribe Apologises for Eating British Missionaries"); église apostolique à Rarotonga, îles Cook (Y. Fer); drapeau national des îles Salomon; icône des sept frères martyrs à la Canterbury Cathedral.