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océanie - Page 2

  • Vient de paraître : "Diasporas asiatiques dans le Pacifique"

    couverture-diasporas.jpgL'histoire de ce livre a commencé en 2007, avec l'organisation d'un double atelier dans le cadre du congrès du réseau Asie-Pacifique, auquel j'avais alors consacré une note sur ce blog. Les textes issus de cet atelier, réactualisés entre-temps, sont finalement parus cette année aux éditions Les Indes Savantes, sous le titre Diasporas asiatiques dans le Pacifique. Histoire des représentations et enjeux contemporains. Douze auteurs y ont contribué, issus de plusieurs disciplines : anthropologie, sociologie, histoire, ethnopsychiatrie, science politique ou lettres modernes. Ils évoquent les communautés d'origines chinoise, vietnamienne, javanaise dans plusieurs pays du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Vanuatu, Nouvelle-Zélande. On peut consulter la table des matières en cliquant ici. Ci-dessous, quelques mots d'introduction.

    Les représentations de l’Océanie, en sciences sociales comme en littérature, n’ont longtemps accordé qu’un rôle très secondaire à ces personnages de coolies agricoles, petits commerçants ou commis de magasin, souvent relégués à l’arrière-plan. De l’histoire coloniale à celle des indépendances politiques (acquises par la plupart des îles du Pacifique Sud entre 1960 et 1980), le face-à-face entre l’Occident et les populations autochtones n’a laissé que peu de place aux communautés d’origine asiatique, pourtant présentes dans la région depuis la fin du 19ème siècle.
    L’anthropologie océaniste, longtemps dominée par une perspective patrimoniale, a surtout cherché à « comprendre les systèmes culturels et sociaux indigènes avant qu’ils ne soient balayés par les forces de la modernisation », en se repliant vers les régions les plus isolées à mesure qu’avançaient les frontières de l’expansion occidentale et la mondialisation des échanges, comme l'a noté l'anthropologue John Barker. Enfin localement, les mouvements de « renaissance culturelle » ont inspiré, depuis les années 1970-1980, des discours politiques ou religieux sur la tradition qui mettent l’accent sur les liens entre un peuple et une terre, et construisent ainsi des identités nationales d’où la notion de diversité culturelle est largement absente.
    Ce livre éclaire donc une dimension relativement méconnue des sociétés océaniennes, en donnant un premier aperçu des recherches en cours sur l’histoire et la situation contemporaine des diasporas asiatiques du Pacifique Sud.

  • Protestantisme et diversité : un colloque et un livre collectif

    diversité,protestantisme,religion,christianisme,paris,évangéliques,océanie,nouvelle-zélande,polynésie,émotionsPeu de choses ont été publiées cette année sur ce blog. La principale raison, c'est que j'ai consacré l'essentiel de mon temps, depuis mars 2012, à un programme de recherche sur le protestantisme parisien mis en place avec le soutien financier de la mairie de Paris, dans le cadre des appels à projets "Paris 2030". Nous avons, Gwendoline Malogne-Fer et moi, réalisé une série d'enquêtes de terrain dans les milieux protestants réformés et évangéliques, en nous intéressant en particulier à la manière dont les protestants se représentent et gèrent "la diversité", c'est-à-dire les différences culturelles mais aussi théologiques, sociales ou générationnelles.

    Ce type de programme repose sur un travail d'équipe, et nous avons cherché à constituer un réseau rassemblant les chercheurs qui travaillent sur les protestantismes parisiens, ainsi que des collègues européens susceptibles d'apporter des éléments de comparaison. Tout cela donnera lieu, les 15 et 16 janvier 2014 à Paris, à un colloque international de deux jours sur le thème "Diversité et recompositions du protestantisme à Paris", dont le programme détaillé est disponible ici (le programme court est en ligne sur le site Calenda, en cliquant ici).

    Voici quelques lignes de présentation :

    Ce colloque a pour objectif de réfléchir aux recompositions contemporaines du protestantisme à Paris et en proche banlieue, dans un contexte urbain marqué par d’importantes mobilités (géographiques et religieuses), des contraintes spécifiques (cherté et pénurie de locaux) et une forte dimension symbolique, qui nourrit des revendications de visibilité dans l’espace public. Paris constitue ainsi un terrain d’observation privilégié des nouveaux enjeux posés à la laïcité française, en termes de gestion des diversités et de régulation des manifestations religieuses dans l’espace urbain. La démarche retenue est pluridisciplinaire, associant historiens, juristes, politistes, anthropologues et sociologues et combinant des approches quantitatives et qualitatives.
    Comme le programme de recherche dont il est issu, financé par la Mairie de Paris dans le cadre des appels à projets « Paris 2030 », ce colloque proposera des analyses croisées des mutations du paysage protestant parisien, à travers trois axes thématiques : la diversité culturelle au sein des églises protestantes parisiennes, le protestantisme comme facteur d’intégration et d’affirmations identitaires, les réseaux missionnaires et les stratégies d’évangélisation. Enfin, une approche comparative du protestantisme à Londres, Genève et Bruxelles permettra de s’interroger sur les spécificités parisiennes.

    diversité,protestantisme,religion,christianisme,paris,évangéliques,océanie,nouvelle-zélande,polynésie,émotionsCes recherches sur le protestantisme parisien prolongent les réflexions engagées en octobre 2011, à l'occasion d'une  journée d'études sur le protestantisme évangélique et la diversité culturelle, qui s'était tenue à Toulouse (pour retrouver la note de blog de l'époque, cliquer ici). Un livre collectif issu de cette journée d'études paraîtra au cours de la première semaine de janvier : Y. Fer et G. Malogne-Fer (eds.), Le protestantisme évangélique à l'épreuve des cultures (L'Harmattan, coll. Anthropologie critique). Il comprend les contributions suivantes :

    Gwendoline Malogne-Fer. Introduction: Le protestantisme évangélique à l’épreuve des cultures.
    Bernard Boutter (dont le blog est ici). Les églises évangéliques charismatiques issues des migrations africaines face au protestantisme local dans deux métropoles régionales de l’Ouest de la France (Nantes et Rennes).
    Julie Picard (qui a aussi un blog). Du repli identitaire à l’ouverture copte : migrants subsahariens chrétiens et protestantismes évangéliques en Egypte.
    Matthew Wood et John Eade. La construction des religions publiques : ethnicité, Etat-Nation et méthodisme britannique. 
    Valérie Aubourg. Les églises évangéliques charismatiques à l’Île de La Réunion : une expression créole de la foi pentecôtiste. 
    Géraldine Mossière (son site). Réseaux pentecôtistes, activités d’évangélisation et émotions partagées parmi les Congolais établis à Montréal: "un cosmopolitisme de charisme ?" 
    Bernard Coyault. Du nomadisme ecclésial dans la diaspora congolaise en France : entre pragmatisme religieux et subversion des identités assignées.

    Et en 2014... Plusieurs publications sont annoncées, , en français et anglais, ce qui me donnera l'occasion de reparler du christianisme en Océanie et de la sociologie des émotions en religion (sujet dont j'ai déjà dit quelques mots ici). Pour commencer, deux textes sur le protestantisme en Nouvelle-Zélande:

    • "Des ‘marches pour Jésus’ à l’Anti-Smacking Referendum (1972-2009) Histoire d’une offensive évangélique en Nouvelle-Zélande", dans un livre édité par  N. Caron et G. Marche, Du profane dans le sacré, à paraître aux Presses universitaires de Rennes.
    • Et avec G. Malogne-Fer, un texte sur les Pacific Peoples (migrants originaires des îles de Polynésie),  "Protestantism among the Pacific Peoples in New Zealand: Mobility, cultural identifications and generational shifts",  dans un livre édité par E. Hermann, W. Kempf et T. Van Meijl, Movement, Place-Making and Multiple Identifications in Oceania, Oxford-New York, Berghahn.

    Ensuite, deux articles de sociologie ou anthropologie du pentecôtisme. Le premier sur la prière et le second sur les effets de la diffusion des mouvements charismatiques en Polynésie :

    • "The Pentecostal prayer: 'Personal' communication and 'invisible' institutional work", dans un livre édité par L. Woodhead et G. Giordan, A Sociology of Prayer, Londres, Ashgate.
    • "Charismatic Globalization, Morality and Politics in Polynesian Protestantism", dans un livre édité par S. Coleman et R. Hackett, The Anthropology of Global Pentecostalism and Evangelicalism, New York, New York University Press.

    Enfin, deux textes sur les émotions en religion :

    • "L’expérience émotionnelle en pentecôtisme : Dispositifs institutionnels et communication 'spontanée', dans L’émotion, de l’espace privé à l’espace public (19ème-21ème siècles), édité par A-C. Ambroise-Rendu, A-E. Demartini, H. Eck et N. Edelman.
    • "Religion et émotion", dans le livre édité par F. Fernandez, S. Lézé et H. Marche, Sociologie des émotions, Paris, éditions des archives contemporaines.

    A bientôt, et bonne année 2014 !

     

     

  • A propos de "Pain ou coco" : entretien au festival "Bobines du sacré"

    polynésie,moorea,christianisme,film documentaire,anthropologie,église protestante maohi,pacifique,océanie,protestantisme,culture,papetoaiLe film documentaire que Gwendoline Malogne-Fer et moi avons réalisé en 2010, "Pain ou coco, Moorea et les deux traditions", a été projeté en mai-juin dernier à Lyon dans le cadre du Festival "Les bobines du sacré" organisé par l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL). Un entretien filmé d'une dizaine de minutes a été enregistré à cette occasion, où j'évoque nos recherches sur les protestantismes polynésiens, la question des relations entre christianisme et culture , et les enjeux méthodologiques d'une approche cinématographique du religieux. Le voici :