Du 26 au 28 novembre 2008 a eu lieu à la Maison méditéranéenne des sciences de l'homme (MMSH), à l'invitation de l'anthropologue Christophe Pons et avec le soutien du CNRS, de l'Université de Provence et de l'IDEMEC, un colloque intitulé "Les négociations avec et dans le religieux" auquel j'ai participé. Mon intervention était intitulée "Ce n'est pas l'église qui sauve, mais... Les négociations entre individus et autorité institutionnelle au sein du pentecôtisme classique". Grâce à la phonotèque de la MMSH, l'enregistrement de cette intervention (40 minutes d'exposé et 20 minutes de débat) est désormais accessible en ligne : vous pouvez l'écouter en cliquant sur "individus & institution en pentecôtisme" dans la colonne de gauche - rubrique "à écouter" - ou en cliquant ici.
J'ajoute un résumé permettant de voir plus précisément de quoi il s'agit:
Basée sur des enquêtes de terrain au sein des assemblées de Dieu de Polynésie française, cette communication analyse la manière dont le pentecôtisme classique s’efforce, par le biais d’un travail institutionnel "invisible", de faire vivre aux convertis des dispositifs d’encadrement objectivement contraignants sur le registre subjectif d’une "relation personnelle avec Dieu". Cette expérience religieuse, que l’on peut décrire comme un individualisme enchanté, repose sur plusieurs médiations spécifiques permettant aux membres d’église d’entendre "la voix de Dieu". Elle ouvre des espaces d’incertitudes, de tensions, donc de négociations et de compromis entre les individus et les représentants de l’autorité institutionnelle. Il est en effet difficile de réaliser la conciliation parfaite et durable entre d’une part, l’idée que "ce n’est pas l’église qui sauve" mais uniquement la relation intime que chacun établit avec Dieu ; et d’autre part la nécessité d’un changement effectif des existences personnelles impliquant une intervention institutionnelle efficace. Les trois principaux espaces où se joue la négociation portent sur la capacité à "faire parler Dieu", sur la régulation institutionnelle de la diversité des pratiques individuelles et sur la notion d’appartenance.