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évangéliques - Page 5

  • Pentecôtisme et culture en Polynésie française : nouvel article en ligne

    Tikitiki.gifLa question des relations entre christianisme(s) et culture(s) dans les îles du Pacifique est à la fois un thème classique de l'anthropologie et un point sensible qui suscite réflexions, débats et controverses. Elle touche en effet implicitement à la définition de la culture, voire de l'authenticité culturelle, à partir de laquelle les anthropologues abordent ces sociétés. Décrire le christianisme contemporain en Océanie, surtout les églises les plus récentes où l'articulation entre culture locale et foi chrétienne n'est souvent pas évidente de prime abord, c'est toujours prendre le risque d'apparaître comme quelqu'un qui choisit délibéremment d'ignorer la spécificité culturelle locale en se concentrant sur une sorte de religieux "hors sol". Le pentecôtisme est-il une religion totalement étrangère à la culture polynésienne? Peut-on identifier dans les pratiques des pentecôtistes polynésiens des correspondances avec une culture pré-chrétienne ou avec ce qu'on appelle aujourd'hui la "tradition chrétienne" (incarnée par les églises historiques, comme l'église protestante ma'ohi)? La conversion au pentecôtisme traduit-elle une occidentalisation, une forme d'acculturation, liée par exemple  à l'urbanisation et à l'individualisation des modes de vie ? Ou le pentecôtisme participe-t-il aussi aux recompositions  contemporaines de l'identité culturelle polynésienne?

    Sur toutes ces questions délicates à manier, j'ai publié en 2004 dans le Journal de la Société des Océanistes un article intitulé "Le pentecôtisme en Polynésie française: innovations religieuses et dynamiques du changement socioculturel", qui est maintenant disponible en ligne en cliquant ici. Avec quelques années de recul, les positions prises dans cet article me paraissent aujourd'hui trop tranchées, elles manquent un peu de nuances, en  voulant prendre trop systématiquement le contre-pied des analyses traditionnelles en termes d'opposition culture/importation, acculturation/authenticité. Bonne lecture !

     

    Nb. Le tiki (sculpture polynésienne) en illustration est le logo de la Société des Océanistes, qui publie le journal du même nom.

  • Du ghetto au réseau : compte rendu de lecture en ligne

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    Le compte rendu du livre de Sébastien Fath, Du ghetto au réseau, le protestantisme évangélique en France 1800-2005, que j'ai publié dans le numéro 134 des Archives des sciences sociales des religions est désormais accessible en ligne. Vous pouvez le lire en cliquant ici ou dans la colonne de gauche (Comptes rendus de lecture).

    Tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à la progression actuelle de ce(s) courant(s) protestant(s), trouveront dans ce livre des repères essentiels et une réflexion tout à fait nécessaire sur le modèle d'organisation religieuse dont sont porteurs les églises, associations et fédérations évangéliques, entre dispersion et mise en réseaux.

  • Christianisme et exotisme

    Intervention le 18 mai 2006 : "Anthropologie du christianisme en Océanie : des églises traditionnelles aux nouvelles églises"

    Qu’ils soient chrétiens ou non, beaucoup d’Européens sont habitués à considérer le christianisme comme une part exclusive de leur patrimoine culturel. Le retrouver sous les tropiques, c’est faire l’expérience un peu déroutante d’une espèce d’exotisme à l’envers : quelque chose de soudain familier (déplacé ?) dans un contexte étranger, ou au contraire une version bizarrement étrangère de quelque chose qui devrait être familier, comme une chanson de Brassens chantée en japonais.
    Pour retomber sur nos pieds, nous avons alors deux tentations : déplorer le fait que des cultures authentiques se trouvent envahies par cette religion occidentale et plaindre les chrétiens non occidentaux de s’égarer si loin de leur identité « naturelle ». Ou pister au contraire dans ce christianisme exotique tout ce qui trahit son origine locale, tout ce qui révèle une culture préservée sous le « vernis » de la conversion.
    C’est entre ces deux écueils que doit naviguer l’analyse sociologique ou anthropologique des christianismes non occidentaux, face à un renversement de situation dont on aperçoit encore mal toutes les conséquences : le christianisme est désormais – et chaque jour davantage – une religion majoritairement non occidentale et si les missionnaires sont encore souvent occidentaux, les missions chrétiennes émergentes viennent d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. Elles ambitionnent de re-christianiser l’Occident, où les effets conjoints des migrations et de la sécularisation donnent d’ailleurs de nouvelles couleurs au christianisme.

    C’est en partant de ce constat que j’interviendrai le 18 mai prochain au (FRAO, EHESS), sur le thème « Anthropologie du christianisme en Océanie : des églises de la tradition aux nouvelles églises ».Je reprendrai les étapes suivies par les anthropologues qui, après s’en être d’abord détournés, se sont au cours des vingt dernières années intéressés aux églises chrétiennes d’Océanie. Je décrirai aussi les « vagues » successives – mormones et adventistes, puis évangéliques, pentecôtistes – qui sont venues contester la « tradition chrétienne » élaborée progressivement dans le sillage des missions du 19ème siècle. Et j’essaierai de mesurer les enjeux, pour l’Océanie, d’un pluralisme religieux qui, accentué par la globalisation des échanges et les migrations, constitue peut-être, comme l’a écrit l’historien américain Charles Forman, l’un des défis importants que les sociétés océaniennes ont aujourd’hui à relever.

    Un plan de cette intervention peut être téléchargé ici

     

    (Photo : culte dominical, Church of Melanesia de Tagabe, Vanuatu. Source : COE)